Certains veulent passer leur retraite sous les tropiques. D’autres préfèrent s’exiler dans le sud de l’Europe. Pour Jean-René et Michèle Bruneel, pas question ! Eux ont choisi le Jura, département qu’ils ont apprécié lors de vacances. « Nous sommes vraiment tombés amoureux de la région », confie Jean-René.

Travailler en France, vivre en Belgique

Expatriés en Belgique pendant quatorze ans, Jean-René et Michèle Bruneel sont bien français, contrairement à ce que pensent plusieurs habitants du Val d’Amour. Après un service militaire comme gendarme auxiliaire dans un PSIG en Alsace, Jean-René passa notamment des concours de l’administration. Il travailla longtemps pour sa commune du nord de la France. De 1994 à 2001, il fut nommé à un grade supérieur pour cogérer les crématoriums de la métropole lilloise, ainsi que les cimetières. Il constata ainsi les bouleversements dans le rapport à la mort (hausse des crémations, rapport avec la religion…). En 2017, il quitta le domaine funéraire pour intégrer un service voirie. Rien à voir ! Et vint le temps de la retraite, à la fin de l’année 2023.

Le Jura, une bouffée d’oxygène…

Durant la pandémie de coronavirus, comme beaucoup, Jean-René et Michèle Bruneel furent bloqués en Belgique. « Au moment de la pandémie, du jour au lendemain, ils ont réinstauré des contrôles systématiques à la frontière. Ça a été un choc ! », confie-t-il. Surtout que né vers une frontière qui n’en était pas vraiment une pour lui, ses habitudes se trouvaient artificiellement séparées. Au début du confinement, il se rappelle avoir commandé un repas à emporter dans un restaurant français, habitant alors à quelques kilomètres de la frontière, en Belgique. Malgré une attestation, les forces de l’ordre lui reprochèrent de passer la frontière pour aller se restaurer, estimant qu’il y avait de quoi faire en Belgique. Et ce, même si leur maison était plus près des restaurants français que de ceux belges… « Cela m’a marqué ! », sourit-il.

Sa femme, aide-soignante dans un EHPAD, fut également confrontée aux réalités déplorables du début de la pandémie. Jean-René Bruneel alerta. Puis vint la libération ! Les lieux de vacances qu’ils fréquentaient étant fermés, ils décidèrent de réserver un gîte dans le Jura pour une quinzaine de jours, pour juin 2020. « Quand on est arrivé dans la région, ça nous a beaucoup plu. Ça a été une bouffée d’oxygène », se souvient Jean-René. De retour en Belgique, l’idée germa rapidement. « Un soir, j’ai proposé à mon épouse que l’on passe notre retraite dans le Jura », ajoute-t-il, avant de poursuivre ; « On est parti à la recherche d’une maison. On a trouvé notre bonheur sur le Val d’Amour, à Souvans, à côté de Mont-sous-Vaudrey. On a été amené à rencontrer rapidement lors de séjours des gens de la Retraite Sportive du Val d’Amour. J’ai eu l’occasion de visiter la salle du patrimoine à Mont-sous-Vaudrey en bonne compagnie. On a mis des locataires dans notre maison, et on leur a demandé de prendre soin de notre futur chez nous. »

 Un engagement pour le Jura

Cette année, ils emménagèrent à Souvans. Immédiatement, Jean-René s’intéressa au patrimoine franc-comtois. Il éplucha les livres. Aujourd’hui, il est bénévole sur la ligne des Hirondelles en tant qu’animateur, considérant qu’elle est une « parfaite vitrine du Jura ». Il participe à dynamiser son village d’adoption avec le Comité des fêtes de Souvans. Et il est même devenu secrétaire de l’association des Amis de la médiathèque de Dole. Randonneur passionné, il coule une retraite heureuse et engagée dans le Jura. « Quand on tombe amoureux d’une région, on arrive bien à la vendre ! », conclut-il.