« Le Jura est plus qu’un département, c’est un bassin de création, d’ingéniosité et de transmission. Nous avons voulu mettre en avant ceux qui osent, ceux qui innovent, ceux qui transforment », a introduit le président du conseil départemental, Gérôme Fassenet, lors de la première soirée consacrée aux forces vives du territoire.
Jean-Pierre Parizon, président de la CCI, partenaire, a insisté sur « le grand chantier d’attractivité économique de notre territoire » qu’il faut mener. « On n’a pas le droit de ne pas agir ! Comment peut-on séduire des familles pour venir sur nos territoires ? Y a-t-il du travail ? Oui. Peut-on se loger ? Je ne suis pas certain qu’on puisse répondre à hauteur des besoins. »
Le président a également mis en avant la nécessité de voies de communication pour que les nouveaux habitants puissent retourner chez eux. « L’accès au haut-Jura reste très compliqué. La RN5 chaque année a besoin de petits travaux. » « Va-t-on garder nos crèches ? Nos écoles ? On a déjà perdu un hôpital. En termes de soins, peut-on espérer avoir tous les services ? L’équation n’est pas simple. Il faut aussi un peu plus de vie le soir. »
Différents prix avaient été mis en place pour récompenser les entreprises jurassiennes. Un jury s’est réuni pour étudier les candidatures : Gérôme Fassenet, Philippe Prost, Jean-Pierre Parizon et pour l’association Made in Jura, également partenaire de la soirée, les vice-présidents Laurent Chauvin et Olivier Morin.
International, innovation, transition…
Le groupe Lacroix a remporté le trophée international. Né à Bois d’Amont en 1946, l’entreprise s’est d’abord implantée dans les Vosges, « qui nous considéraient comme des étrangers », puis au Québec en 1997, puis dans les Pays de l’Est, l’Amérique du Sud, l’Asie… Aujourd’hui, l’entreprise compte 31 sites dont 17 à l’étranger dans 10 pays. Ses dirigeants ont annoncé qu’elle allait encore s’implanter au Mexique. Si 61 % du chiffre d’affaires est réalisé avec des clients étrangers, le groupe Lacroix est toujours resté fidèle au Jura avec, à ce jour, une présence dans sept sites et l’emploi de 300 Jurassiens.
Le trophée innovation a été remis à la société MDP Team de Dampierre. L’entreprise conçoit et usine des moules aluminium et acier pour l’injection plastique. Si historiquement, 90 % de ses clients étaient dans le secteur automobile, MDP Team s’est attelée à proposer cette solution dans d’autres secteurs : luxe, aéronautique…
C’est ensuite au groupe Hebert d’Orgelet qu’est revenu le trophée transition, leader mondial dans l’emballage recyclable pour l’alimentaire et de plus en plus les cosmétiques. La récompense d’une belle saga familiale avec plus de 200 salariés investis dans cette transition. Les Jurassiens sont les premiers au monde à se frotter à une nouvelle technologie : le moulage de fibres de cellulose.
Deux entreprises sont arrivées ex aequo pour le prix « Succès family » : les entreprises Morel et Vuillet Vega. La quatrième génération travaille chez Morel pour la pérennité de l’entreprise, la génération design, qui a accueilli l’an dernier la cinquième génération et qui compte 300 collaborateurs à travers le monde.
Vuillet Vega a fêté l’an dernier ses 180 ans d’existence et rappelé son attachement à la fabrication française. C’est une entreprise qui détient les labels Entreprise du Patrimoine et Origine France Garantie.
Le Coup de cœur du jury est revenu à l’entreprise Elixia Limonade. La saga familiale de la limonaderie champagnolaise a repris depuis 2002. L’entreprise exporte dans trente pays. Si, lors de la première année, 4 000 bouteilles avaient été réalisées, aujourd’hui, c’est 15 000 par jour. « On continue notre aventure pour développer des marchés sur la planète entière, a précisé le dirigeant Hugo Sublet. Actuellement, nous sommes en pourparlers avec Air France pour vendre dans les classes business et premium. »
Le Jura en chiffres
65 entreprises pour 1 000 habitants
15 000 entreprises pour 50 000 salariés
Département le plus industrialisé de France
17 % de la population active dans le privé
12 000 habitants hors Jura viennent travailler ici
22 000 Jurassiens travaillent hors Jura, en Suisse, à Besançon, à Dijon…
27 773 € : le revenu fiscal moyen (au-dessus de la moyenne nationale)
5,2 points : un taux de chômage très bas (6,4 en BFC, 7,2 en France)
500 000 habitants quittent le Jura chaque année