Avant de partir en vacances, pensez à vous munir de votre dictionnaire argotique.
Car, à moins de les passer en ermite (ce qui parfois, n’est pas plus mal), il vous faudra probablement répondre à “Wesh” (bonjour, salut), comprendre ce qu’est “avoir le seum” (être dégoûté, être dans un mauvais état d’esprit) ou “deter” (motivé).
N’oubliez pas d’emmener avec vous suffisamment de “moulaga” (argent), qui plus est si vous ambitionnez d’emmener “une go” (une fille), en soirée…
Alors, si vous êtes suffisamment “oklm” (détendu, calme), vous aurez » dead ça » (avoir bien réussi quelque chose). A l’inverse, vous serez “guez” (mauvais) et probablement “chokbar” (choqué, très surpris) d’une autre issue.
Surtout si “les hendecks” (la police), vous attendent au rond-point suivant, et que vous avez bu quelques verres de trop !
Vous ne connaissiez pas ces expressions ? Rassurez-vous, moi non plus. Enfin pas toutes, bien qu’ayant deux adolescents à la maison…
D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls, puisque 92% des Français ressentent un décalage de langage entre les générations.
Pourtant, l’argot, souvent perçu comme un symbole de ce décalage, reflète un langage vivant et en perpétuelle évolution. Il semblerait même qu’il constitue un marqueur d’identité et de culture pour les jeunes générations.
Il est utilisé par des groupes spécifiques pour se distinguer des adultes et renforcer la cohésion au sein des groupes. L’argot peut aussi inclure des termes empruntés à différentes langues, des néologismes, et des expressions codées.
Parmi ceux qui déclarent ressentir ce décalage, 39 % déclarent qu’il est très certainement dû à l’utilisation croissante des réseaux sociaux et autres plateformes de communication digitales. Le même pourcentage de sondés pense que la lecture et l’écriture ne sont pas des activités suffisamment mises en avant de nos jours.
Par ailleurs, 21% des personnes interrogées pensent que ce décalage entre générations provient des programmes scolaires et des méthodes d’apprentissage qui ont évolué. Les Français ont donc pour la grande majorité un regard critique sur ces évolutions liées au langage, tout en déplorant la création d’un écart entre les générations.
Alors comment apprivoiser au mieux ce fossé générationnel, afin qu’il ne soit pas ressenti comme trop clivant ou trop dénigrant ?
Quant à ce décalage argotique, faut-il s’en amuser ou s’en alarmer ?
Si vous le souhaitez, toutes les vacances d’été s’offrent à vous, pour expérimenter la chose…
Quant à moi, tenter de répondre à ces quelques interrogations sociologiquo-existentielles sera mon devoir de vacances.
Entre autres…