En constante évolution, le monde du travail satisfait de moins en moins de salariés français. En effet, bon nombre d’entre eux affichent désormais sans complexe des exigences d’amélioration de leurs conditions de vie, c’est à dire de rémunération et accessoirement de conditions de travail.
Par le biais d’une étude, l’Institut Ipsos et la plateforme de recrutement Welcome to the Jungle en concluent que les actifs revendiquent avant tout plus de transparence.
Ils ne souhaitent plus, non plus, courber l’échine et accepter de subir de mauvaises pratiques comportementales de la part de leur hiérarchie ou des recruteurs : propos intimidants, ambiance oppressante, malhonnêteté intellectuelle, brimades injustifiées ou excessives…
N’hésitant plus à signaler de plus en plus fréquemment ces agissements toxiques et abusifs aux autorités compétentes, lorsqu’ils s’estiment en être victimes.
Une hiérarchie claire et honnête
Si l’on en croit les retours de 500 RH et 1000 actifs dans le cadre de cette étude, plusieurs données ont été mises en évidence.
En premier lieu, salariés comme candidats souhaitent davantage de transparence au sujet de la rémunération et des avantages sociaux. Et pour cause, 75% des candidats se disent ultra-sensibles à cette clarté de la part de la hiérarchie.
Indéniable lien de cause à effet, très précisément 50% des personnes interrogées se renseignent en premier lieu sur les grilles de salaires, 38% sur les conditions de travail et 37% sur les avantages sociaux.
Qualité de vie au travail et perspectives d’évolution
Mais surtout, les actifs attendent désormais davantage de la part de leur hiérarchie en ce qui concerne leur qualité de vie au travail, notamment sur l’aménagement du temps et la flexibilité. On souhaite avant tout « avoir du temps pour soi ».
Idem concernant le développement professionnel, englobant notions d’accompagnement managérial, perspectives d’évolution, et formations continues destinées au développement des compétences.
Notons enfin que cette étude ne met pas seulement en avant les attentes des salariés, mais laisse augurer que les changements attendus par ces derniers peuvent également être bénéfiques pour les entreprises… Puisque les employeurs les plus attentifs aux désidératas de leurs salariés attireront davantage les candidats.
Un effet boule de neige, qui idéalement, devrait se conclure avec une poignée de main après l’entretien d’embauche et la signature d’un contrat.
Une relation gagnant-gagnant, finalement. Pour peu que chacun parvienne à faire un pas vers l’autre, et à lâcher un peu de lest sur des certitudes devenues désormais surréalistes, au regard d’un marché du travail qui voit le manque de main d’œuvre en ouvriers et employés qualifiés, s’accroître au fil des années.
Ainsi, le loi de l’offre et de la demande bascule de plus en plus en faveur des potentiels recrutables…
Les chiffres des négociations
Selon une étude Careerbulder, « 55% des sondés âgés de plus 35 ans sont prêts à négocier la première proposition de salaire contre seulement 45% des 18-34 ans ».
A noter que les hommes négocient en moyenne plus souvent leur salaire que les femmes.
Par ailleurs, selon Office Team, cabinet de recrutement américain (les États-Unis affichent souvent le visage de l’Europe occidentale 10 ans plus tard) , 39 % des employeurs proposent régulièrement des promotions sans augmentation, contre 22 % en 2011 !
Quel intérêt à tolérer cela ? Étrangement, cela ne semble pas poser de problèmes aux salariés d’outre-Atlantique, puisque 64 % d’entre eux l’accepteraient contre 55 % près de 20 ans plus tôt.
À noter que les hommes sont plus enclins à consentir à une promotion sans augmentation de salaire, à 72 % contre 55 % pour les femmes, et que les jeunes actifs également, avec 72 % des 18-34 ans contre 61 % des 35-55 ans.
Précisons cependant que les rémunérations ne sont pas comparables entre les deux continents… Puisqu’en 2021, selon l’OCDE, le salaire annuel moyen aux États-Unis était de 74 700 dollars (soit 70 123€), avec un taux d’imposition moyen de 15,7%. En 2023, le pays affichait la meilleure rémunération de tous les pays de l’OCDE, avec une augmentation du salaire moyen de 9,98% !
A méditer…