Comment faire face dans le Nord Jura en cas de pénurie d’eau? Une question que le Pays Dolois s’est posé avec le lancement d’un projet de territoire (PTGE) pour définir collectivement des solutions concrètes.
L’eau peut-elle venir à manquer dans le Nord Jura?
Le Jura n’est pas épargné par les sécheresses en période estivale. Les nappes phréatiques se remplissent moins pendant l’hiver avec des précipitations plus rares et quand le mercure grimpe à la belle saison, les cours d’eau se retrouvent rapidement à sec avec des débits plus faibles.
Si dans le Jura la situation reste mesurée, des secteurs comme Salins-les-Bains ont connu des difficultés pendant l’été 2023.
Sans attendre, Jean-Marie Sermier souhaitait alors impulser une réflexion locale pour être mieux préparé à l’avenir « il faut à notre strate géographique réfléchir à notre gestion de l’eau sur le long terme » expliquait-il.
Natacha Vieille : « l’Etat sera présent à vos côtés à toutes les étapes »
Natacha Vieille, alors sous-préfète de Dole en octobre 2023
Originaire de la région PACA, la sous-préfète de Dole, Natacha Vieille, connaissait bien cette problématique de l’eau. Pour cette dernière, la forte participation à ce colloque de lancement traduisait un « signal fort » de la part des acteurs locaux sur la préservation de l’eau. Pour la représentante de l’Etat, la démarche volontariste du Pays Dolois d’initier un PTGE en lien avec le syndicat mixte Doubs-Loue présidé par Etienne Cordier, est une bonne nouvelle.
« L’enjeu d’un PTGE, c’est de travailler à trouver des leviers pérennes et de dialoguer pour définir une stratégie collective, dans cette tâche les services de l’Etat seront présents à vos côtés à chaque étape » soulignait Natacha Vieille.
Un PTGE c’est quoi?
En 2019, à l’issue des Assises de l’eau, le gouvernement s’était donné comme objectif de faire émerger 50 projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) d’ici 2022 et jusqu’à 100, d’ici la fin du quinquennat. Le PTGE vise à faciliter une approche globale et co-construite de la ressource en eau dans les territoires.
Tous les acteurs doivent être impliqués, dans le cas du Nord Jura, ce sont pour exemple les collectivités locales, les industriels (Solvay,Bel…) ou encore les agriculteurs avec la chambre d’agriculture et les fédérations de chasse. L’Etat, de son côté joue un rôle de facilitateur.
2 à 3 ans de travail
C’est une véritable course de fond qui commence, des groupes de réflexion vont se mettre en place et l’élaboration d’un PTGE peut prendre 2 à 3 ans, d’autant que l’eau ne connait pas de frontière géographique. Une étude objective nécessite la participation des bassins en amont et en aval du territoire « il faudra se mettre en lien avec d’autres syndicats » prévenait Jean-Marie Sermier.
Enzo SAAD