La proportion est impressionnante. « Sur les 494 communes du département du Jura, 476 (96%) sont propriétaires d’une forêt – 264 d’entre-elles (56%) adhérent à l’association des Communes forestières du Jura », explique l’association.
Source de revenus et d’attractivité, les forêts sont une des richesses de notre département.

Taux de boisement de 46%

Pour une surface totale de 503 600 hectares, le département du Jura a un taux de boisement de 46%, soit au-dessus de la moyenne régionale (36%) et de la moyenne nationale (28%). La plupart des 233 200 hectares de surface forestière du Jura sont publics, alors que la forêt française est privée à 70%. Les 100 000 hectares de forêts privées du Jura sont répartis entre 48 000 propriétaires, âgés en moyenne de 72 ans.

Au sein des forêts jurassiennes, il existe une réelle diversité, avec des espaces et des essences bien différents. Un véritable « réservoir de biodiversité », comme le note Natacha Vieille, sous-préfète de l’arrondissement de Dole depuis octobre 2022.

Le 22 avril 2023, s’est déroulée à Mont-sous-Vaudrey l’assemblée générale de l’association départementale des Communes forestières du Jura.

Incendies, scolytes, dépérissement…

Or, ces forêts souffrent. « Le dérèglement climatique impacte nos forêts et pour la première fois dans le Jura, un incendie a ravagé plus de 1000 hectares de forêts », déplore Michel Bourgeois, président de l’association. Rappelez-vous ! En août 2022, trois gros feux de forêts ont notamment touché les communes de Cernon, Cornod et Montrevel. En une semaine, entre le 8 août et le 15 août, Il y a eu une quarantaine de départs de feux, dévoile Natacha Vieille. La sécheresse est plus globalement un véritable problème.

Michel Bourgeois poursuit : « Le changement climatique est bien présent et continue d’affecter nos forêts, scolyte de l’épicéa, dépérissement du sapin pectiné et du hêtre, disparition de nos frênes. C’est pourquoi, pour cette année, nous avons, avec le service commercialisation de l’ONF, [adapté] notre stratégie de commercialisation pour permettre de récolter et commercialiser rapidement les bois dépérissants et pour ne pas engorger le marché ».

 

De gauche à droite : Florent Dubosclard, Natacha Vieille, Michel Bourgeois (président de l’association), Gérôme Fassenet et Françoise Alriq.

Un plan de relance

Lors de l’assemblée générale, Florent Dubosclard, directeur de l’Agence départementale de l’ONF du Jura, a également évoqué les crises sanitaires, ainsi que le plan de relance mis en place par l’État pour notamment replanter les parcelles sinistrées.

Des campagnes de replantation sont donc menées, notamment dans les forêts communales. Pour celle de 2022-2023, 33 chantiers de reboisement sont engagés. Les projections pour la campagne de plantation 2023-2024 font état de 22 chantiers de reboisement. De nombreux hectares vont donc être replantés.

29 essences ont été retenues dans les différents chantiers. Lors des reboisements, il est positif de créer une diversité. 6 essences représentent 80% des plants (chêne sessile (31%), cèdre de l’Atlas (12%), chêne pubescent (11%), douglas (9%), pin laricio de Calabre (9%), sapin de Bornmüller (8%). Des pins maritimes ont aussi été plantés sous forme de tests.

« Ces investissements permettent d’améliorer la qualité des peuplements de faible valeur économique et de préparer les forêts aux conséquences du changement climatique, en les rendant plus résilientes. Cette mesure vise également à reconstituer les forêts de l’Est de la France, gravement affectées par les attaques de scolytes », précise le ministère de l’Économie et des Finances sur son site internet.

 

L’assemblée générale du 22 avril 2023.

 

Des objectifs précis

L’association se fixe plusieurs objectifs, comme ceux notamment de former les élus des communes propriétaires d’une forêt ou de représenter et défendre la propriété forestière communale.

Créée en 1933, la Fédération des Associations de Communes Forestières Françaises a été fondée pour défendre certains intérêts. « À l’origine de la création de notre fédération : la crise des bois de France liée à une importation massive et à bas prix de bois sciés de Scandinavie, de Russie, d’Allemagne et d’Autriche réduisant largement les coupes de bois dans les forêts françaises », conclut l’association.