L’histoire de la construction de cette voie remonte à un temps où un Jurassien résidait à l’Élysée. Sous le premier mandat présidentiel de Jules Grévy (1807-1891), la ligne ferroviaire Dole-Poligny fut inaugurée. Celle-ci permettait notamment au président de la République de rentrer de Paris, via Dole, dans son château de Mont-sous-Vaudrey.
Exploitée par la compagnie du PLM (Paris-Lyon-Méditerranée), puis par la SNCF, cette ligne ferroviaire accueillit donc le train présidentiel à de multiples reprises entre 1884 et 1887. Elle était également pratique pour les habitants des villages disposant d’une halte ou d’une gare. Ils pouvaient ainsi facilement se rendre aux marchés à Dole.
Mais au cours du XXe siècle, le trafic pour les voyageurs déclina, avant de cesser. Des sections fermèrent. Dans les années 1970, une voie verte fut déjà aménagée à Mont-sous-Vaudrey sur une partie de la ligne. En 2005, le fret s’arrêta. Peu à peu, la végétation recouvrit les voies.
La fin d’un long voyage
Au milieu des années 2010, une volonté de transformer la section désaffectée Dole-Mont-sous-Vaudrey en voie verte naquit. Les communautés de communes, du Grand Dole, du Val d’Amour et de la Plaine jurassienne réfléchirent conjointement à l’élaboration de ce projet.
Lancés il y a réellement un an, les travaux sont donc aujourd’hui terminés. Sur une largeur de plus de deux mètres, cette voie verte d’une vingtaine de kilomètres est donc aménagée. Un moyen d’encourager les déplacements propres, tout en stimulant le tourisme dans des zones périurbaines et rurales.
« Idéal pour les familles »
Le 20 novembre, sous une brume dense, a été inaugurée en plusieurs temps la voie Jules Grévy. Vers 9h00, à Bans, de nombreux élus prirent, en vélo, la direction de Dole après la rupture d’un premier ruban inaugural. Au cours de ce périple sportif de deux heures, ceux-ci s’arrêtèrent dans chaque commune traversée pour couper un ruban (Bans, Souvans, Nevy-lès-Dole, Rahon, Parcey, Villette-lès-Dole, Crissey et Dole). Ce n’est donc pas moins de 8 rubans qui furent coupés.
Un temps inaugural qui permit aux élus de tester la voie verte qui coûta près de 3 millions d’euros. Heureusement, des subventions furent allouées pour mener à bien ce beau projet.
Paulette Giancatarino, maire de Mont-sous-Vaudrey, se réjouit de l’ouverture de cette voie verte qui « est très plate, ce qui sera très bien pour les familles » et ce qui, souhaitons-le, amènera des touristes jusque dans le village de Jules Grévy. Jean-Baptiste Gagnoux, maire de Dole, fait le même constat : « Il n’y a pas de reliefs escarpés, c’est idéal pour les familles, pour les cyclistes, pour les déplacements entre les communes. C’est une belle réalisation qui renforce la place des déplacements doux sur nos territoires ».
Sur la voie du dynamisme
Une voie verte qui sera, comme le note Jean-Pascal Fichère, président de la communauté d’agglomération du Grand Dole, « un atout supplémentaire pour notre territoire, […] pour le tourisme, pour notre rayonnement ».
Bien que la Plaine Jurassienne soit traversée par cette voie verte sur uniquement 250 mètres, Christian Lagalice, président de la communauté de communes de la Plaine Jurassienne fait le même constat. Un aménagement qu’Étienne Rougeaux, président de la communauté de communes du Val d’Amour, souhaiterait utiliser « comme étant une voie de communication également, au sens où on a des possibilités avec Grévy. Et nous, on est en train de travailler au niveau du Val d’Amour sur la mise en place d’un Explor’Games et pourquoi pas travailler un Explor’Games sur la thématique de Grévy ? ».
À terme, l’idée sera de créer des connexions entre cette voie Jules Grévy et d’autres voies vertes pour permettre aux Jurassiens et aux touristes de découvrir notre patrimoine en respectant l’environnement, et d’après les termes de Joël Bourgeot, sous-préfet de l’arrondissement de Dole, de « rendre le rural, au sens noble du terme, plus attractif et dynamique ». Un moyen de faire entendre notre voix…