L’été dernier, à demi-immergé dans les flots bleus de la Vendée, j’y pensais déjà.
Comme tout le monde s’y applique en riant ou en grimaçant, à chaque fois qu’une vague vient nous effleurer, on saute pour éviter d’être éclaboussé entièrement ou trop vite par l’eau fraîche et salée. Pour échapper à cette saisissante agression aquatique, on se soulève une fois, deux fois, trois fois, parfois quatre et puis généralement, de guerre lasse, on se résigne et on se laisse grignoter par la froidure océanique, fatalement.
Alors, la résistance s’éteint d’elle-même. Victime du flux et du reflux. Il ne reste plus qu’à succomber, en proie aux naufrages du temps. Et puis l’on plonge.
J’avais longuement observé ce mécanisme sociologique cet été, sur la plage de Saint-Gilles-Croix-de-Vie…
Et bien voyez-vous, c’est exactement ce même processus qui est actuellement en train de se répandre dans l’Hexagone avec l’arrivée menaçante d’une cinquième vague covidienne. Insidieusement, on se prépare déjà, plus ou moins consciemment, à accepter de nouvelles contraintes et à se laisser engluer dans une sorte de non-vie que d’autres auront décidée pour nous.
Le masque obligatoire en extérieur est de retour, le seuil d’alerte est dépassé dans tous les départements, l’Autriche confine ses non-vaccinés… Ne voyez-vous rien venir ?
Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a même affirmé ce samedi que toutes les options étaient sur la table, y compris le confinement. Avant d’ajouter que « pour le moment, il est absolument hors de question de parler de reconfinement dans notre pays parce qu’on a un taux de vaccination très élevé » (75% de la population totale).
Mais au vu du nombre effarant de fausses promesses, d’incohérences et surtout de l’amateurisme dont ce gouvernement a déjà fait preuve (vaccins, pass sanitaire, masques, etc.), on ne saurait être trop prudent. Légitime doute de principe.
Une chose reste cependant sûre, de par les conséquences psychologiques et économiques désastreuses qu’il entraîne, un énième confinement assurerait probablement la disqualification du président sortant à sa réélection…
Et puis, ce qui est tout aussi probable, c’est que contrairement à la peur panique que l’on essaie de distiller dans l’opinion publique (une méthode de manipulation mentale qui fonctionne assez bien, il faut le reconnaître) les établissements de soin sont loin d’être « débordés ». Enfin si, mais ce n’est pas à cause du Covid-19 !
Selon un rapport de la très officielle Agence technique d’information hospitalière, en 2020, seulement 2 % des hospitalisations et 5 % des réanimations seraient à imputer au virus. Il en faudrait donc beaucoup plus pour saturer notre système de soins, prétendu comme “le meilleur au monde”. Sauf que l’hôpital est au bord de la rupture depuis tant d’années, qu’il s’avère incapable d’absorber le moindre surcroît d’activité ! D’où, par exemple, la décision de fermeture des remontées mécaniques dans les stations de ski l’année dernière.
Voilà la triste réalité de notre pays, lui aussi victime des naufrages du temps et du manque de courage politique de la part de ceux qui l’ont dirigé depuis près de 40 ans. Espérons que cette soumission à la fatalité cesse rapidement.
Quoi qu’il en soit, un jour viendra où l’ensemble des responsables de ce marasme dans lequel nous sommes englués, auront à répondre de leurs négligences. Et à nous indemniser des lourds préjudices que nous avons subis par leur faute, d’une manière ou d’une autre…