Les locataires ont l’embarras du choix de logements, tandis que les acheteurs ont l’embarras du choix des subventions. Mais prenez garde à éviter certains écueils conseille l’association départementale d’information sur le logement.
Les locataires en position de force
« On trouve toujours à se loger dans le Jura » : pour Agnès Martinet, directrice de l’ADIL (association départementale d’information sur le logement) le marché est globalement « assez détendu » pour les locataires. Manière de dire que l’offre est relativement abondante, excepté sur certains secteurs comme la frontière avec la Suisse. Mais remarque-t-elle cette tension « n’affecte pas Saint-Claude ou Morez », preuve que l’abondance de logements rayonne sur presque tout le Jura.
Si on la conjugue avec des hausses de loyers quasi nulles (puisque l’Indice de Révision des Loyers stagne depuis des années), on pourrait se dire que le Jura s’apparente à un eldorado locatif. Mais à y regarder de plus près, beaucoup de logements en cœur de ville s’illustrent par leur vétusté, leur absence de parking ou leur accessibilité réduite (peu d’ascenseurs).
Les bailleurs ne se bousculent pas pour investir d’autant plus qu’aucune véritable « carotte » fiscale ne les y incite depuis 2010 (programme « habité mieux »). Et que le prélèvement à la source, « annulant » les ressources 2018, annule par la même les avantages fiscaux à réaliser des travaux par exemple d’isolation.
« Le seul investisseur gagnant sera celui qui achète un bien à compter de 2019 pour y faire des travaux » analyse Agnès Martinet. L’experte met aussi en garde locataires comme propriétaires envers le diagnostic performance énergétique (DPE), souvent sujet à caution.
Propriétaires, renseignez-vous
Dans l’ancien, le marché semble « assez dynamique » selon Agnès Martinet et plus accessible que dans le neuf. Beaucoup d’acheteurs ont un bon réflexe de rénovation énergétique, mais perdent leur latin devant l’abondance des aides disponibles : prêt à taux zéro accession (réservé aux primo accédants), subventions de l’Anah (sur certains secteurs), coups de pouce de l’état (jusqu’à 3000 € pour remplacer une chaudière fioul par une énergie verte), certificat d’économies d’énergie.
A propos de ces derniers, la spécialiste met en garde contre les opérations « combles perdues isolées à 1 € » : après des démarchages téléphoniques agressifs, la réalisation des travaux en moins d’une heure peut poser question. Elle recommande de contacter l’Adil (conseils avisés, indépendants, gratuit) en cas de doute, mais aussi pour bénéficier des dispositifs précédents, tous soumis à des conditions précises et différentes.
L’Adil conseille aussi de renégocier les prêts immobiliers anciens –si ce n’est déjà fait-, en raison des taux d’intérêt toujours très bas (environ 1%). Et de faire jouer la concurrence envers votre assurance emprunteur : depuis 2018, vous pouvez la modifier tous les ans (au lieu de la date anniversaire précédemment).
Le marché du neuf, reste quant à lui plus onéreux que l’ancien, excluant de fait une majorité de primo-accédants. Une évolution qui pourrait s’amplifier à la faveur de la fameuse « RT » (réglementation thermique) 2020.