83 % des dirigeants n’ont pas confiance dans les actions du gouvernement d’Emmanuel Macron !
Dans un contexte d’instabilité politique et économique, les patrons des TPE se montrent particulièrement pessimistes. Les dirigeants sont réticents face à Emmanuel Macron et son gouvernement : leur niveau de confiance envers les mesures économiques annoncées ou mises en place par ces derniers chute à 17 % (-14 points) au dernier trimestre 2024. Il s’agit là du résultat le plus faible mesuré depuis le début de la présidence Macron.
Il faut remonter entre 2014 et 2017, lors des gouvernements Valls et Cazeneuve sous
François Hollande, pour retrouver un tel niveau de défiance.
Toutefois, il convient de rappeler que le terrain d’enquête a démarré après le renversement du gouvernement de Michel Barnier et s’est achevé après la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre. Si son niveau reste faible, la confiance témoignée par les dirigeants de TPE est plus élevée après la nomination de François Bayrou (20 %) que lors de la période d’entre-deux sans Premier ministre (13 %).
Un niveau de pessimisme au plus haut depuis 10 ans
Le niveau de pessimisme relatif au climat général des affaires bat des records : 85 %, soit le niveau le plus élevé depuis 10 ans (88 % au 4ème trimestre 2014). Un niveau inédit qui grimpe jusqu’à 90 % dans les TPE issues des secteurs de l’industrie et de la santé et action sociale, à 88 % dans le BTP et 87 % dans les TPE de services aux entreprises.
Dans ce contexte, une majorité écrasante se déclarent inquiets pour l’économie française (86 %), la situation sociale en France (85 %), l’avenir de la France (82 %), l’image de la France à l’international (81 %) et le fonctionnement de nos institutions (79 %).
Une tendance qui s’observe aussi auprès des patrons au regard de leur propre activité avec une majorité d’entre eux (56 %) qui se disent pessimistes (+ 8 points en 3 mois).
Des embauches au plus bas et des perspectives bouchées
Seuls 7 % des dirigeants de TPE déclarent avoir embauché ou prévoyaient d’embaucher du personnel d’ici fin décembre 2024, soit un score en baisse de 12 points par rapport au troisième trimestre 2024. Il s’agit du niveau quasiment le plus bas depuis le début du baromètre, le précédent record ayant été atteint suite à la crise financière de 2008, lors du premier trimestre 2010. Cet indicateur reste toujours fortement lié à la taille de l’entreprise : 6 % des TPE de moins de 10 salariés ont embauché ou comptaient le faire, alors que ce score grimpe à 30 % au sein des TPE de 10 salariés et plus.
16 % envisagent d’embaucher du personnel en 2025 (-4 points par rapport à décembre 2023) et pour celles qui l’envisagent, elles projettent 1,9 embauches en moyenne contre 2,3 l’an passé. En miroir, 6 % ont l’intention de supprimer des postes au sein de leur entreprise (+1 point par rapport à décembre 2023) et cela concerne 1,5 postes en moyenne (contre 1,2 en décembre 2023).
Seuls 25% des dirigeants s’attendent à une croissance de leur activité pour 2025…
Près de 4 patrons sur 10 (46 %) déplorent rencontrer des difficultés financières, dont 23 % des difficultés « très ou assez importantes ». Une situation particulièrement présente pour les secteurs du bâtiment (29 %) et de l’industrie (26%).
Alors que l’année 2024 a été marquée par de nombreuses turbulences politiques, influençant inévitablement la conjoncture économique, uniquement 25 % des chefs d’entreprise interrogés envisagent une croissance de leur activité pour l’année 2025 (-5 points par rapport à décembre 2023).
Le restant des sondés anticipent pour 45 % d’entre eux une stagnation de leur activité (-4 points) et pour 30 % d’entre eux (+9 points) une baisse de leur activité.
68 % des TPE sont des créations d’entreprise !
Pour plus de deux tiers des patrons de TPE (68 %), l’entreprise qu’ils dirigent actuellement est le fruit d’une création d’entreprise (-3 points vs. 2010), tandis que pour le tiers restant (32 %), il s’agit d’une reprise.
La liberté d’entreprendre et la volonté d’indépendance constituent toujours les principales motivations à créer ou reprendre une entreprise : près d’1 patron sur 2 (47 %) justifie son projet par le souhait de se mettre à son compte, de ne plus avoir de compte à rendre. La seconde principale motivation est celle de la passion du métier (46 %). Les dirigeants sont aussi animés par le goût du challenge (23 % vs. 14 % en 2010).