Plan de résilience pour les viticulteurs du Jura

L’assemblée générale de la Société de Viticulture du Jura s'étant tenue la semaine dernière, fut l’occasion de présenter aux adhérents le plan de résilience gel. Premier point sur l’état d’avancement d'un dossier crucial pour l'avenir du vignoble local.

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Pour l’avenir du vignoble jurassien

Le projet engagé de décembre 2021 à décembre 2022 est cofinancé par la SVJ, le CIVJ, la Région Bourgogne Franche-Comté et le département du Jura. 5 pôles de compétence sont mobilisés : Université de Bourgogne, le CRC ; l’agence de développement économique Satt Sayens ; l’entreprise Vineis Projets consultant dans le domaine viticole, la SVJ et enfin la Chambre d’agriculture du Jura.
Le plan coûte 67 600 euros et a pour objectif principal de renforcer la viabilité des exploitations viticoles, leurs reprises et les installations dans un contexte d’évolution climatique et d’augmentation de la fréquence des aléas climatiques. Il est construit sur plusieurs axes.

 

Un zonage du risque de gel

 

A commencer par la caractérisation de l’exposition au risque de gel, c’est-à-dire une cartographie, un zonage du risque de gel à l’échelle de l’ensemble du vignoble jurassien. Avec trois éléments à prendre en compte.
L’anticipation d’abord avec l’évaluation de l’exposition au risque par la mise en place d’outils de surveillance comme des flashs d’alerte en période de risques de gel ; des observations des vignobles, des enquêtes sur des domaines et des retours d’expérience permettent d’analyser les impacts réels. Ce programme est à conforter pour les années à venir et le suivi pourrait être étendu aux autres aléas climatiques.
La complémentarité, avec l’activation de leviers sur l’ensemble du vignoble et à l’échelle de l’exploitation, de son modèle de production ; des réflexions communes sur les moyens et méthodes de lutte contre le gel, mais aussi de faire face à des aléas climatiques différents et répétés.
Le partage des risques. Aujourd’hui, souligne Marc Ouvrié « une exploitation viticole ne peut supporter à elle seule tous les impacts des risques climatiques. Quel niveau de risque est supportable à l’échelle d’une exploitation ? Avec qui et comment partager le risque. Les actions collectives ont ici toute leur importance ».

Marc Ouvrié, consultant Vineis projets.

L’accompagnement technique et économique

La démarche concerne aussi la mise en place d’un accompagnement technique et économique de la filière avec une adaptation des stratégies de production et une préconisation de dispositifs de protection du vignoble. Trois points essentiels sont à travailler pour un bon pilotage de la rentabilité : la productivité du vignoble, la gestion des volumes et la valorisation des vins.

De nouveaux cépages ?

C’est le troisième volet du plan de résilience. Le matériel végétal doit être adapté aux évolutions et aux aléas climatiques. De nouveaux cépages pourraient-ils être ajoutés aux cinq déjà existants ? L’INAO a déjà validé l’expérience sur les AOC Arbois et Côtes du Jura. Des tests commenceront cette année. Ces jeunes vignes ne devront pas dépasser 5 % de l’encépagement de l’exploitation et pas plus de 10 % des assemblages pour la couleur considérée. L’étude sera menée sur 10 ans avec un point à 5 ans.