Les Fourches Caudines

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Gérard Bouvier.

En ces moments délicats où la survie de nos politiciens oblige certains d’entre eux à de périlleuses contorsions -pour la plus grande joie de leur ostéopathe- on lit que d’aucuns ont dû passer sous les fourches caudines des meneurs du moment.

C’est une référence historique à une bataille mémorable qui opposa les romains aux samnites en 321 avant J.-C. Ce jour-là, une fois n’est pas coutume, 40 000 romains furent piégés et vaincus. Il faut dire que Caius Pontius leur avait tendu une embuscade machiavélique : il les fit s’enferrer dans un défilé montagneux dont il avait bouché la sortie. Bravo ! C’était bien avant Goscinny et il fallait y penser !

Malgré une déferlante d’Errare humanum est, de Fluctuat nec mergitur, de Veni, vidi,vici, de Vade retro Satanas, de Merdum cacatum et d’ Et cætera, il fallut de facto, grosso modo et in extremis se rendre à l’évidence : les dés étaient jetés ! Exit l’armée romaine, manu militari et in extenso.

La punition fut sévère car l’homme est un loup pour l’homme. Et vice-versa… Les romains qui n’avaient pas avalé leur curriculum vitae pendant la bataille durent en signe de soumission défiler tête basse sous le joug des vainqueurs utilisé habituellement pour contraindre et mater le bétail.
Pour un supplément d’humiliation ils n’étaient vêtus que d’un seul vêtement. Et vous comme moi n’aurions pas choisi un chapeau ou une cravate. D’autant plus que la cravate n’était point encore inventée.

Les conventions de Genève de 1949 étaient bafouées. Mais ceux qui avaient le fameux toupet de s’en indigner étaient tués ipso facto et sur le champ nous dit Tite-Live.

Addendum : Toute ressemblance avec des humiliations passées, actuelles ou futures dans les chikayas et accords de principe de nos politiques serait pure coïncidence.