Elections législatives : le Jura amorce-t-il sa recomposition ?

Tour d'horizon des principales forces en présence.

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(Crédit photo : Assemblée Nationale).

Une équation à trois inconnues

Avec ses trois circonscriptions aux spécificités sociologiques différentes, le Jura est un bon exemple de la recomposition politique qui s’annonce. Selon la nature des territoires, bon nombre de fluctuations électoralistes ont été observées lors du dernier scrutin présidentiel.
Or l’élection législative se vit souvent sous un autre prisme pour bon nombre de Jurassiens. Lesquels accordent plus volontiers leur bulletin de vote selon l’image ou l’équation personnelle du candidat, qu’en ne se basant que sur sa stricte ligne idéologique ou politique.
En clair, les logiques partisanes reculent et laissent davantage de latitude à la présence de terrain. Serait-ce un mal pour un bien ?

Sur la première à Lons

C’est justement grâce à son implantation sur un secteur qu’elle connait parfaitement pour y être élue depuis 2008, qui plus est renforcée par la réélection d’Emmanuel Macron et la fameuse « prime au sortant », que la députée (LREM) Danielle Brulebois se présente en tant que favorite.
« J’ai fait ce que j’ai pu, j’ai toujours été présente sur le territoire. J’espère que les Jurassiens me renouvelleront leur confiance. Pour ma part, je suis optimiste » indique-t-elle.
Face à elle, forte d’une alliance inédite à gauche (même si certains socialistes semblent traîner les pieds), la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (Nupes) présentera Anthony Brondel (LFI) pour tenter de bousculer les pronostics.
A droite, le candidat des Républicains Benjamin Marraud des Grottes ainsi que le nouveau secrétaire départemental du Rassemblement National Thomas Bouhali feront aussi partie du jeu. La défection de dernière minute du candidat de Reconquête!, Giuseppe Laurito, laisse donc augurer un quarté relativement ouvert.

Sur la deuxième à Saint-Claude

Bien qu’affaiblie par une conjoncture nationale et internationale défavorable, la députée sortante (LR) Marie-Christine Dalloz briguera un quatrième mandat consécutif.
« Par rapport aux autres campagnes électorales ces aspects créent un climat particulier, difficile, notamment quant au pouvoir d’achat qui se dégrade. Ma candidature a pour sens de faire profiter au territoire des repères et de l’expérience des élus de terrain dont je fais partie » souligne la parlementaire.
En face d’elle, au terme d’un procédé de désignation à plusieurs étapes ayant nécessité compromis et conciliations, la Nupes présente Évelyne Ternant.
La première adjointe au maire des Rousses Delphine Gallois défendra pour sa part les couleurs de la majorité présidentielle.
Tandis que la tavelloise Garance Houthoofd portera celles du Rassemblement National.
Ce quatuor exclusivement féminin permettra-t-il de sortir des postures politiciennes pour proposer davantage de convictions de fond et d’émotions ?

Sur la troisième à Dole

Le grand vide laissé par l’empreinte des quatre mandats consécutifs de Jean-Marie Sermier laisse présager d’une issue on ne peut plus ouverte sur la troisième circonscription doloise.
Le déficit d’ancrage local de la candidate macroniste Anne Prost-Grosjean pourrait aider la discrète mais très médiatique Justine Gruet (LR) à creuser son trou au sein de l’électorat de centre-droit, particulièrement sensible aux problématiques rurales telles que les déserts médicaux, l’insécurité, l’emploi et plus généralement la raréfaction des services publics.
Ce géotype très villageois pourrait surtout profiter à la jeune candidate du Rassemblement National Aurore Vuillemin-Plançon, maire de Rouffange, au discours parfaitement rodé sur ces thématiques.
Enfin, cette si singulière troisième circonscription affiche l’autre visage d’une gauche parfois clivée sinon irréconciliable. En l’occurrence scindée entre le conseiller municipal dolois écologiste Hervé Prat pour la Nupes, et la conseillère régionale socialiste Rim El Mezoughi.
En effet, la majorité des militants socialistes dolois disent refuser « de s’allier aux extrémistes pour un plat de lentilles par le biais d’un accord de façade qui n’existera plus dans cinq semaines ».
Tandis que pour le collectif des conseillers communautaires « de différentes sensibilités de Gauche » créé depuis fin 2021 dont la candidature d’Hervé Prat a émergé « et qui existera encore au moins jusqu’aux prochaines municipales » selon son porte-parole Patrick Viverge, « la Nupes ne change rien, elle est venue après. Et ne fait que confirmer ce que nous avons entrepris depuis des mois, à savoir faire converger nos idées vers une candidature unique, dans le but de l’emporter ».
Quelle stratégie sera la bonne ? Réponse dans quatre semaines…

Reconquête! aux abonnés absents ?

Depuis la mise en retrait la semaine dernière de l’ex-référent départemental Richard Fichet, le mouvement d’Eric Zemmour peine à reconquérir des candidats à la députation dans le Jura. A l’image du renoncement de dernière minute du lédonien Giuseppe Laurito la semaine dernière.
Qu’en sera-t-il de la candidature de Cellia Vallet sur la troisième circonscription ? Y aura-t-il quelqu’un sur la deuxième ?
« Concernant les élections législatives, les investitures de Reconquête! sont en cours et nous n’avons pas encore d’informations définitives. Au sujet du remplacement de Richard Fichet au poste de coordinateur du Jura, les responsables régionaux ont reçu des candidatures mais n’ont pas encore fait leur choix » précise Jean-Marie Vigneron.
A suivre…