Rubrique. Grands mots, grands remèdes : Conspuer

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Avant les Jeux, beaucoup conspuaient leur légitimité, leur organisation, la gêne engendrée, nos improbables lauriers et pour quel résultat -je vous le demande un peu- puisqu’il était acquis que nous étions bien incapables de mener à bien un si audacieux projet.

Quel mot merveilleux que ce verbe conspuer qui allie avec raffinement et simplicité dans un même vocable CONS et PUER ! Je cherche dans mes dictionnaires récents et aussi dans mes glossaires anciens un autre mot qui rapprocherait avec un même savoir-vivre et une même efficacité cons et puer mais je n’en trouve aucun. « Conspuer » reste cet unique bonbon, cette unique sucette, cette unique dragée, fondant avec délices sous notre langue française pourtant si riche. Vous saviez déjà comme j’apprécie concupiscence. Mais aussi conchier qui aujourd’hui perd de son audience et finirait si l’on n’y prenait garde par disparaitre. Conchier signifie que l’on méprise ouvertement, qu’on veut salir ou qu’on oppose une sombre indifférence. Imaginez un court instant qu’on ne puisse plus conchier, disons -c’est un exemple- pendant une semaine entière. Avouez que ça la foutrait mal et qu’on serait bien dans l’embarras.

J’aime aussi prépuce et persifler. Je pardonne beaucoup à vignoble du fait de ses productions qui rattrapent le coup.

Je trouve que faramineux en fait un peu trop. Et que les grands escogriffes de France et de Navarre pourraient avantageusement rester de grands dépendeurs d’andouilles comme en Comté.

L’omelette est aussi bien surprenante. Rabelais en 1548 l’écrivait homelaicte. Et si pour être réussie elle doit être bien baveuse cela n’enlève rien au charme de son nom.

Heureusement notre bienveillance nous fait oublier les chorégraphies dissonantes de ces bachi-bouzouk et hurluberlus du vocabulaire qui ont pris leurs aises parmi nos grands mots.

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