Clairvaux-les-Lacs : le plongeoir peut-il être sauvé ?

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L'utilisation du plongeoir est jugée dangereuse par la Municipalité de Clairvaux-les-Lacs.

Jeudi 5 dernier, la Municipalité a proposé une réunion publique, dont le thème était le plongeoir et son utilisation, jugée dangereuse depuis 2020 par Hélène Morel-Bailly, maire, et son conseil municipal. Un sujet brûlant au vu de la participation très nombreuse et des débats engendrés…
Après un rappel de l’historique de la structure construite en 1948, Hélène Morel-Bailly évoque immédiatement la dangerosité de l’utilisation de celle-ci. « Durant ces dernières années, il y a eu en moyenne 6 accidents graves par saison estivale. Le SDIS n’a jamais accepté d’assurer la surveillance du plongeoir, et nous a alertés que celui-ci bougeait lorsqu’il y a du monde sur les plateformes ». Selon Madame le Maire, des cabinets d’études concertés, des juristes, la Fédération de natation et les services de l’Etat ont tous confirmé cette dangerosité. Les visites sur le site de deux préfets successifs, Richard Vignon en 2020, et David Philot en février 2022, ont également conforté la position alarmiste de la Municipalité.

La responsabilité pénale du maire peut être engagée

« En cas d’accident, la responsabilité pénale du maire peut être engagée pour faute caractérisée ». Propos appuyés par Sylvie Vermeillet, sénatrice, et Sandrine Gauthier-Pacoud, présidente des Maires du Jura, présentes dans la salle. « Il faut du temps pour trouver des solutions. Mais ne négociez pas avec la sécurité « .
Mais voilà, les habitants du bourg et des environs, ne l’entendent pas ainsi : ils veulent conserver leur plongeoir. Et tout d’abord Claude Martin, polytechnicien, Ingénieur civil de l’Ecole nationale des Ponts-et-Chassées en retraite, très investi depuis 2 ans, avec deux autres Clairvaliens, Pierre-Yves Deroche et Patrick Elvézi, pour la sauvegarde de ce patrimoine local, voire régional.
« Dans toute ma carrière, je n’ai jamais vu d’ouvrage qui ne peut être sauvé. Certes, cela prend du temps, de l’argent. Il faut des études sérieuses par des personnes sérieuses. On est là dans une hystérie sécuritaire ».

« La Tour Eiffel est corrodée, les centrales nucléaires sont corrodées. On ne les démolit pas pour autant ! »

Un autre technicien prend la parole : « Vous parlez de corrosion. La Tour Eiffel est corrodée, les centrales nucléaires sont corrodées. On ne les démolit pas pour autant. On trouve des solutions. Si vous prenez le problème seulement sur un plan juridique et sécuritaire, on ne fera rien. sans négliger la sécurité qui fait partie intégrante de l’aspect technique ».
D’autres ardents défenseurs de l’édifice poursuivent : « Il faut reprendre le dossier depuis le début, mais sans la peur…Il faut faire une étude globale, technique, sécuritaire et environnementale ». Johanna, une jeune fille de l’assistance regrette que certains jeunes font des bêtises sur ce plongeoir. « Mais ce n’est pas une généralité ».
En conclusion, Hélène Morel-Bailly confirme que bien entendu, aucune décision n’est prise à ce jour. « Nous en sommes au stade de la réflexion ». Mais ce qui est sûr, c’est que le plongeoir restera une nouvelle fois fermé cet été.

Pascale Négri