Un Dolois vous apprend à fabriquer votre biogaz

A partir de ses déchets alimentaires et excréments, il est possible de fabriquer sa propre ressource. Le prochain enjeu de Vincent Chicanne est de l’épurer de manière optimale.

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Vincent Chicanne organise une formation en février. Crédit photo : Picojoule.

Il y a ceux qui attendent que l’Etat leur impose de réduire leur consommation d’eau ou que RTE décide d’un délestage électrique. Il y en a d’autres qui oeuvrent pour consommer mieux et moins cher. Parmi eux, un Dolois. Vincent Chicanne, qui a un temps vécu sur une péniche, s’est demandé comment fabriquer sa propre ressource.
Il a découvert à Toulouse Picojoule, une association d’ingénieurs qui travaille sur la méthanisation domestique. Il s’est formé en mars afin de produire, filtrer et comprimer du biogaz. Et dès février, il formera à son tour à la technique une quinzaine de stagiaires.
« Le biogaz est du gaz issu de matières biodégradables. La principale source pour les ménages, ce sont les déchets (légumes…) et les excréments », explique le chef d’entreprise, fin pédagogue. La ressource ainsi produite pourra servir pour chauffer de l’eau ou faire sa cuisine. Une famille de quatre personnes peut disposer en moyenne d’une heure trente à deux heures de gaz par jour.

Chauffer sa maison sans frais

A l’image de Picojoule avec son siège, certains pourront même chauffer leur maison ! Les plus motivés iront jusqu’à commercialiser le système.
Pour cela, il faut commencer par faire l’acquisition d’un biodigesteur, un investissement de quelque 1 000 euros mais qui se rentabilise en quelques mois. « C’est comme une grosse chaussette de deux mètres de large sur trois mètres, illustre Vincent Chicanne. On met la matière dans cette poche en plastique dure. Elle fermente et on récupère, au bout, du gaz combustible et du fertilisant. » Le fournisseur approvisionne chaque stagiaire intéressé avec la poche, les tuyaux et le réchaud. Tout le matériel est sécurisé. Une fois l’installation du petit pilote de méthanisation maîtrisée, le formateur apprend à filtrer le biogaz et à le comprimer dans des bouteilles.
Le biogaz étant constitué de 60 % de méthane et 40 % de CO2, l’enjeu principal désormais pour le passionné est de baisser le CO2. « Pour cela, on le fait passer dans l’eau. Le CO2 recyclé donne de la spiruline qu’on peut manger. » Et quand on a moins de CO2, on a plus de CH4 !

Formation du 27 février au 3 mars, à Dole. Tarifs selon situation professionnelle. Inscriptions et renseignements au 06 28 78 10 80 ou sur https://framaforms.org/formation-methanisation-et-compression-du-biogaz-jura-fevriermars-2023-1665656538