Trois questions à Philippe Huguenet : responsable développement du volontariat

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Philippe Huguenet.

Quel est votre parcours professionnel, pourquoi êtes vous devenu pompier ?
Je suis natif de Morbier, j’ai 59 ans, et normalement retraité l’an prochain. Mon parcours est assez atypique car j’ai commencé ma carrière en tant que boucher charcutier, puis voulant voir autre chose, j’ai travaillé 11 ans en Suisse comme conducteur de camion, je suis ensuite revenu en France pour travailler dans la logistique.
Je me suis engagé comme pompier volontaire en 1984 à Morbier au temps où les centres étaient communaux. Habitant à côté de la caserne et sachant que j’avais passé mon permis poids lourd à l’armée, le chef de centre m’a demandé si je pouvais venir aider. A cette époque, j’avais beaucoup d’activités associatives. J’ai dit pourquoi pas, et j’ai arrêté le reste pour me consacrer aux pompiers. J’ai maintenant le grade de commandant et suis depuis 11 ans responsable du développement du volontariat. J’ai d’autres fonctions, président de l’Union Départementale, et membre du comité exécutif à Paris à la Fédération Nationale.

Quelles fonctions occupez-vous ? Quelles difficultés rencontrez- vous ?
Ma fonction consiste à favoriser l’exercice du volontariat dans le département, à la fois lancer des actions avec les élus et aller sur le terrain, surtout sur les centres en difficulté pour recruter du monde. Je dois également et surtout favoriser la disponibilité des pompiers volontaires, puisque 80% des actions se déroulent pendant la journée, il faut trouver des pompiers disponibles avec l’aide d’un réseau de  4 correspondants sur le terrain ainsi que les chefs de centre. On établie des conventions avec les employeurs pour libérer les pompiers volontaires.
Les misions ont changé puisque 80% sont liées au secours à la personne. Il faudrait plutôt nous appeler les soldats de la vie que les soldats du feu. Les violences climatiques dues au réchauffement ont aussi changé le sens de notre quotidien.

Que vous apporte votre métier ? Quelles sont les valeurs que vous voulez transmettre ?
Pour être pompier, il faut avoir envie de rendre service et aimer les gens. Si on n’aime pas les gens, on n’aura pas la patience de faire ce métier qui est un engagement. Il faut aussi garder une certaine dose d’humilité en sachant que l’on est au service des autres, faire le don de soi et être là au bon moment. Pour être pompier, il n’y a pas besoin d’être un surhomme ni une surfemme.
Nous avons d’ailleurs 25% d’effectifs féminin, ce qui est un bon pourcentage par rapport au reste de la France qui est de 17%. N’hésitez donc pas à franchir nos portes pour nous rejoindre et trouver peut-être un nouveau sens à votre vie.