Tavaux. Un conseil communautaire de fin de mandature consacré aux finances

Réunis à Tavaux pour le dernier conseil communautaire de la mandature, les élus du Grand Dole ont débattu durant plusieurs heures du budget 2026. Une séance dense, marquée autant par un contexte national incertain que par certaines crispations autour de la dette et de la gestion des équipements publics.

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Un dernier conseil de la mandature, où les questions financières ont occupé les débats.

Dès l’ouverture, Jean-Pascal Fichère a décrit un exercice budgétaire élaboré dans un contexte instable. « On construit ce budget avec beaucoup d’inconnues, puisque le projet de loi de finances 2026 n’est toujours pas adopté », a-t-il rappelé. La baisse des compensations versées par l’État pèse lourd. « On perd un million par la non-compensation des exonérations… Ça nous fait évidemment très mal. »

L’exécutif mise toutefois sur une gestion prudente, en reconduisant les investissements essentiels tout en modérant le recours à l’emprunt. « On va limiter nos emprunts maximums », a insisté le président, évoquant les chantiers prioritaires, de l’eau potable aux équipements sportifs en passant par les groupes scolaires.

Ces assurances n’ont pas apaisé Christophe Chautard, conseiller municipal de Damparis, particulièrement vigilant sur les dépenses de personnel. « Le poste de charges de personnel représente 45 % du total… est-il prévu à un moment d’avoir une réduction de la masse salariale ? », a-t-il interrogé. Jean-Pascal Fichère a immédiatement balayé cette hypothèse, estimant que « réduire la masse salariale serait trop au détriment des services rendus à la population ».

Le modèle de gestion des piscines au cœur des interrogations

Le débat s’est ensuite déplacé vers les piscines intercommunales, quant à la désignation de l’actionnaire privé. Interrogé sur le coût réel du modèle CEMOP confié à Equalia, seul candidat, Christophe Monneret a défendu la stratégie retenue. Selon lui, ce mode de gestion permet à la collectivité de garder la main tout en s’appuyant sur un savoir-faire spécialisé.

Toutefois, Christophe Chautard a dénoncé le doublement des frais de siège facturés par l’opérateur. « Les dernières années, c’était 100 000 euros par an. À partir de là, c’est 200 000 euros… on leur double la rémunération. » Une critique immédiatement nuancée par Christophe Monneret, qui évoque « des frais techniques et administratifs réels ».

Plusieurs élus, dont Jean-Baptiste Gagnoux, maire de Dole, ont rappelé que le sujet dépasse la seule mécanique financière. « Ces équipements sont extrêmement coûteux… mais ils contribuent à l’attractivité du territoire », a-t-il insisté, mettant en avant un enjeu éducatif majeur. « C’est un outil formidable pour nos scolaires, la communauté supporte à peu près 50 % de l’accès à la piscine. »

Au terme de cette séance particulièrement dense, les élus ont validé un budget prudent, mais sous étroite surveillance. Entre pressions financières, dette mouvante et gestion sensible des équipements, le Grand Dole va donc aborder 2026 dans un climat de vigilance, le contexte national n’aidant pas.