Jura. Sécurité : quelques sujets préoccupants

Le préfet Serge Castel cible plus particulièrement les violences intrafamiliales et sexuelles, la consommation et les trafics de stupéfiants, les cambriolages, les atteintes aux élus, la délinquance routière… Il fait le bilan des chiffres de 2024.

0
485
bilan delinquance
De g. à d., Bertrand Pic, Serge Castel, Frédérik Sauge-Merle.

 Si le Jura reste relativement préservé en matière de sécurité publique, le préfet avoue « quelques préoccupations » : les violences intrafamiliales et sexuelles, la consommation et les trafics de stupéfiants, les cambriolages, les atteintes aux élus, la délinquance routière…

En 2024, le niveau de délinquance du département le classe au 62e rang en matière de violences et au 78e rang en matière d’atteintes aux biens ou encore d’escroqueries et infractions économiques et financières.

Les violences ou atteintes volontaires à l’intégrité physique représentent 2 582 faits constatés. Si elles restent en-deçà des moyennes nationales, elles ont progressé constamment ces dernières années. S’agissant des violences intrafamiliales, 1 254 victimes ont été dénombrées.

Les atteintes aux élus représentent 27 faits, relevant majoritairement de l’outrage ou des menaces. « Elles sont le reflet de l’évolution de la société. Les petits élus sont souvent en première ligne, constate le colonel Frédérik Sauge-Merle, qui commande le groupement de gendarmerie du Jura. Nous les encourageons à déposer plainte, nous les sensibilisons sur ce sujet, et nous leur proposons d’intégrer notre base de sécurité publique. »

Les atteintes aux biens sont en baisse (4 320 faits). 83 % sont des vols sans violence et 15 % sont des destructions et dégradations. « Le Jura peut rapidement être la cible d’une délinquance itinérante, souligne le directeur de cabinet du préfet, Maxime Gutzwiller. En fin d’année dernière, les cambriolages ont fortement augmenté. »

Les infractions à la législation sur les stupéfiants représentent 810 faits constatés. 429 amendes forfaitaires délictuelles ont été émises. « Il n’y a pas un jour où on ne saisit pas donc nous allons accentuer notre travail », insiste le préfet. « Les stupéfiants irriguent le territoire, enchaîne le colonel. Bien souvent, nos petites enquêtes partent de la route. Elles aboutissent à des perquisitions et des perquisitions positives. » Dans une Renault à Bersaillin récemment, le conducteur était positif aux stupéfiants et les gendarmes ont procédé à une saisie importante de cannabis et cocaïne dans son véhicule.

Une année noire sur la route

Quant à la délinquance routière, le Jura a connu une année noire avec 164 accidents (+ 4 %), 213 blessés (+ 4,5 %) et 35 tués (+ 13 %). Elle est particulièrement prégnante : 875 conduites sous l’empire d’un état alcoolique, 951 conduites sous l’emprise de stupéfiants, 3 839 excès de vitesse relevés sur les contrôles routiers, 750 conduites sans permis. Dans le cadre du plan départemental des contrôles routiers renforcé, l’activité des policiers et gendarmes a abouti à 1 327 mesures de suspension administrative de permis de conduire.

La bonne nouvelle

Le préfet, en réaction à la mort d’une élève dans un accident récemment en Eure-et-Loire, a demandé à ce que les cars scolaires jurassiens soient contrôlés. 243 véhicules ont été vérifiés. 234 dépistages stupéfiants ont été opérés. Aucune infraction n’a été relevée.

La phrase

« Nous orientons beaucoup notre action par la présence de la police dans les lieux où il y a beaucoup de monde : les gares, les commerces, les marchés… La population est en attente de voir les policiers et les gendarmes. »

Le directeur départemental de la sécurité publique, Bertrand Pic.