Lundi 29 avril dernier se déroulait l’assemblée générale de l’association Mouchard TGV/TER, à laquelle étaient invités Jean-François Longeot, Sylvie Vermeillet et Eric Dehlinger.
Jamais une assemblée générale n’avait réuni autant de personnes dans la salle des fêtes de Mouchard. Des élus, des personnes impliquées, motivées, mécontentes, en attente de réponses …. Et des invités très forts pour « botter en touche ».
Un plan de 100 milliards …d’ici 2040 !
Jean-François Longeot, sénateur du Doubs, président de la Commission Aménagement du Territoire et du Développement durable, exposait l’engagement de la Commission en faveur du développement du transport ferroviaire pas uniquement sur les grandes lignes mais dans l’ensemble du territoire et ce, à la fois pour le transport de voyageur et pour le transport de marchandises. Abordant la modernisation du réseau ferroviaire, il rappelait le plan de 100 milliards du gouvernement pour le transport ferroviaire d’ici… 2040 !
Des usagers mécontents
Caroline Dole, usagère quotidienne du réseau ferroviaire pour se rendre à Paris, pointe les difficultés rencontrées par les habitants qui les amènent à prendre le train à Dole alors que l’arrêt à Mouchard ne rallongerait pas significativement le trajet. Elle remet en cause la pertinence de multiplier les trajets en voiture pour prendre le train à Dole, alors que le TGV passe par Mouchard sans perte de temps. Enfin, elle demande la pérennisation de l’abonnement « Max actif » accessible depuis Mouchard et Dole, et plaide pour un traitement équitable de Mouchard lors des travaux à venir, incluant éventuellement des arrêts TGV supplémentaires et plus de TER en relais via Dole.
« Cette assemblée nombreuse prouve bien l’intérêt que chacun peut porter à cette gare de Mouchard », remarquait Sylvie Vermeillet.
« J’espère que Michel Neugnot aura de bonnes nouvelles à annoncer ce soir ».
Des critiques cinglantes sur les TER
Etienne Rougeaux, vice-président de la communauté de communes du Val d’Amour enfonçait le clou concernant les TER.
« On vous a adressé un courrier avec mon collègue Dominique Bonnet le 1er janvier 2023 auquel vous avez répondu le 10 novembre pour nous dire qu’il y avait 42 fréquences de TER qui partaient de Mouchard. Certains vont à Paris 5 h de trajet en passant par Laroche-Migennes. Est-ce bien sérieux ? » s’interroge-t-il.
« On vous a demandé quelque chose de simple : pouvoir partir de Mouchard à des heures décentes, arriver à Paris vers 9 h le matin. Et quand on gare la voiture à Mouchard, le mieux c’est quand même de pouvoir la récupérer à Mouchard ! Simplement, dans quelle mesure sommes-nous capables de travailler ensemble pour avoir des trains qui partent et qui reviennent à Mouchard ? On pourrait très bien revenir en Lyria, le problème c’est qu’on ne peut pas partir ! »
Des réponses « pas satisfaisantes »…
Eric Dehlinger, Directeur Général de Lyria impressionné par un public venu en nombre assurait : « Il n’y aura pas de diminution d’arrêts du Lyria en gare de Mouchard, mais il n’y aura pas non plus d’augmentation. » En réponse à une question d’un participant : pourquoi puisque ça n’impacte pas le temps de parcours du Paris – Lausanne ?
« J’ai posé la question je ne connais pas la genèse de cet arrêt unique, répond-il. J’ai officiellement demandé des explications mais je n’ai pas les réponses ».
Sidérant.
Répondant à des questions sur les réservations, les retards … Michel Neugnot, représentant la Région s’exprimait quant à lui sur l’interopérabilité ferroviaire :
« SNCF connect est une agence de voyage qui se donne comme objectif de vendre du train, de l’hôtel, de la réservation de voiture… mais ce n’est pas un système qui intègre les dispositifs ni les opérateurs de transports et mobilités. »
Beaucoup d’attentes
Jean-Marie Sermier, conseiller régional, soulignait pour sa part :
« Il y a trop de trains sur la gare de Besançon, aujourd’hui elle est saturée. Ce que l’on vous demande ce sont des arrêts sur la ligne Dijon, Dole, Mouchard, Frasne, Vallorbe et Lausanne. Je revendique qu’il faille un arrêt à Mouchard, je n’ai jamais demandé deux arrêts, par contre il faut qu’il y ait des TER qui, partant de toutes les gares citées, puissent arriver dix minutes avant le départ du TGV à Dijon. Aujourd’hui on a 17 possibilités Mouchard – Besançon, et 4 seulement Mouchard – Dole. C’est ça le problème. Pourquoi voulez-vous absolument continuer à densifier cette ligne qui va sur Besançon ? Ce que l’on demande aujourd’hui, c’est d’enlever 2-3 TER en direction de Besançon et de les mettre en direction de Dole ».
Clément Pernot, sénateur du Jura, s’emportait lui aussi :
« Quelqu’un qui part de Saint-Claude pour venir à Champagnole, c’est quand même du folklore ! Est-ce qu’il faut venir jusqu’à Mouchard pour envisager de partir sur Dole pour prendre un TGV ? On ne peut pas se satisfaire de ce qui se passe en ce moment surtout quand on a la prétention d’entrer pleinement dans le temps de la transition écologique en mettant en avant le transport ferroviaire ! J’ose espérer que la forte participation populaire de ce soir sera entendue », conclut-il.
Le mécontentement, la déception se lisait sur les visages du public. « Aucune solution n’a été entrevue ce soir, mais comptez sur notre ténacité », terminait la présidente de l’association Evremonde de Saint-Alary.