Il y a les pour et les anti… Environ 80 élus se sont retrouvés récemment à l’Hôtel du Département pour un premier forum IA des élus du Jura, organisé par l’association des maires et des présidents d’intercommunalité du Jura et le conseil départemental.
L’événement démarrait par des speed-meetings avec les partenaires de l’association afin de découvrir des usages concrets. Prisme a montré comment il traite les malfaçons au moyen d’un logiciel qui analyse les photos des installations de la fibre. La mutuelle MNT privilégie l’intelligence authentique pour les questions de ses adhérents mais utilise l’intelligence artificielle pour générer une attestation par exemple. Orange a présenté les outils d’IA générative que l’entreprise utilise pour elle et ses clients, comme Mon IA Pro qui répond aux mails.
Les représentants du crédit agricole ont partagé leur opinion : l’IA veut imiter les fonctions du cerveau humain sans y parvenir, mais c’est un outil dont il faut savoir se servir. EDF utilise différents outils comme Copilot. Enedis dispose d’un logiciel qui lui permet de détecter l’état des lignes de son réseau électrique et d’intervenir avant qu’il y ait une panne. Groupama propose différents outils à ses clients comme Groupama Predict qui prévient d’un risque météorologique pour un événement sur la commune. IntraMuros comme la majorité des participants a expliqué utiliser ces outils pour des activités à faible valeur ajoutée et ainsi gagner du temps pour se concentrer sur celles à forte valeur ajoutée.
L’IA, un compagnon personnel
L’après-midi, les élus ont profité d’une conférence sur les fondamentaux de l’IA et les usages déjà possibles dans les collectivités, proposée par Bertrand Formet, de l’atelier Canopé 39, auteur du blog uneiaparjour.fr. Celui-ci a expliqué qu’en 2025, le top 4 des usages de l’IA était : 1. Un compagnon personnel, 2. Un organisateur de la vie, 3. Pour des achats, 4. Pour apprendre.
Puis les maires ont témoigné. Et en premier lieu, leur présidente, Sandrine Gauthier-Pacoud. « Je n’étais pas convaincue par l’IA et même réfractaire. J’ai testé Copilot. Je lui ai demandé des informations économiques sur une grande ville où j’étais invitée et j’ai choisi d’intégrer ces éléments dans le discours que je devais faire, après les avoir vérifiés. Je reconnais avoir gagné du temps. » L’élue s’en est aussi servie à titre personnel, « pour connaître les lieux à visiter lors d’un voyage en Italie. Cela a répondu à mes attentes ».
Jean-Louis Maitre a parlé du logiciel Delibia, « une IA française, dédiée aux collectivités, gratuite pour les communes de moins de 3 500 habitants, et que nous utilisons par exemple pour rédiger des délibérations ». Pierre Poulet se sert de Dicte.ai, qui crée des compte-rendus automatiques sur la base des échanges enregistrés en réunion.
La présidente de l’AMJ a conclu, satisfaite : « Nous avons pu montrer que l’IA n’est pas une abstraction, mais un outil concret, déjà à l’œuvre dans notre territoire ».