Le bois ne flambe plus…ou presque !

Preuve de la récession à venir, les cours des bois de construction s'écroulent…ce qui n'est pas le cas du bois de chauffage. Éclairage sur cet étrange paradoxe à l'aube d'un automne sous haute tension.

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Dans la grande distribution, le prix du sac de Pellets à presque doublé.

Ils ont été divisés par trois et personne ne s’en plaindra : sur le marché américain, l’unité de négoce habituelle (1.000 pieds planche) a chuté d’environ 1500 dollars au printemps contre moins de 500 dollars ces derniers jours. Et en France, on note avec soulagement que les cours ont été divisés par deux, passant de 500 € le m3 environ ce printemps, contre environ 250 € le m3 actuellement. Ce qui aurait pu être une bonne nouvelle pour le secteur de la construction entre autres, s’avère en fait plutôt un mauvais présage. Si les cours s’effondrent et atteignent chez l’oncle Sam des niveaux connus avant la pandémie covidienne, c’est plutôt signe d’un retournement de marché outre Atlantique : l’immobilier traverse une grave crise, les ventes et les prix s’effondrent du fait entre autres de l’envolée des taux d’intérêt édictée par la banque centrale américaine (FED). En France, la Fédération Nationale du Bois (FNB) relève que beaucoup d’achats de précaution avaient été réalisés avant la flambée des taux d’intérêt ; désormais les stocks s’avèrent archi-pleins alors que la demande s’érode… Il est vrai que la Banque Centrale Européenne (BCE) a dû aussi serrer la vis du crédit pour lutter contre l’inflation, rendant l’accès au crédit plus délicat. Ce qui est plus difficile pour les particuliers et certains professionnels, c’est de comprendre pourquoi le prix du bois de chauffage flambe, que ce soit en bûches ou en pellets. En ce qui concerne ces derniers, le sac de 15 kg qui était vendu dans la grande distribution 8€ il y a moins d’un an, en vaut désormais presque le double ! (environ 15 €). Le bois bûche tire heureusement un peu mieux son épingle du jeu : selon la Fédération Nationale du Bois, le stère est passé au niveau national de 55€ à 65€ le stère environ.

Un véto russe sur les pellets…aussi

Les raisons sont diverses : pour le bois bûche la FNB, évoque des craintes de pénurie, qui ont poussé les particuliers à se ruer sur toute offre disponible (certains ayant échoué à celà). Mais le bois prend jusqu’à un an et demi pour sécher naturellement (quand il ne l’est pas dans des séchoirs très énergivores), et les stocks sont donc limités. Comme les français et les européens se sont par ailleurs rués sur les chaudières et poêles à bois, il y a des chances pour que la demande surpasse l’offre durablement. Pour les pellets, d’autres facteurs s’ajoutent pour expliquer un doublement de leur prix : primo, leur fabrication dépend des résidus des scieries (sciure), or -comme on l’a vu- certaines tournent moins du fait de sur-stocks. Secondo, la Russie qui était un énorme fournisseur de l’Europe en pellets, a cessé de livrer celle-ci en juillet : même si cet arrêt moins médiatique que le gaz est passé inaperçu, il a néanmoins entraîné de terribles conséquences dans les pays de l’Est, et même en Allemagne (où le prix du pellet surpasse de 30 à 50% celui du pellet français). Tout cela ne fait guère les affaires des consommateurs qui cherchent d’autres solutions pour passer l’hiver au chaud. Les pompes à chaleur et les panneaux solaires semblent à ce titre des solutions alternatives, même si la meilleure des énergies est celle qu’on ne consomme pas : l’isolation des bâtiments devrait elle aussi connaître un essor sans précédent.

La rédaction