Ne confondons pas la Méthode à l’Émile avec la Méthode Assimil.
L’une permet l’apprentissage de près de cent langues, de l’Albanais au Yiddish, grâce à quelques leçons bien répétitives pour enfoncer le clou des bizarreries de tous nos dialectes.
L’autre, la Méthode à l’Émile, permet à ses apprentis sages de se rassurer sur leur avenir grâce à quelques idées en boucle auto-suggérées et bien répétitives pour enfoncer le clou de notre droit inaliénable à l’espérance quels que soient ceux qui nous gouvernent.
Émile Coué fut un de nos grands hommes. Il était psychologue et pharmacien au temps où le cumul des mandats était encore possible.
Il avait découvert que l’imagination est plus forte que la volonté et que -si elles sont en accord- imagination et volonté ne s’ajoutent pas mais se multiplient. Surtout il avait découvert les bienfaits de l’autosuggestion qui exerce de puissantes forces protectrices sur notre moral et sur notre physique.
Une sorte d’effet placebo individuel et autogéré, portatif, à portée de toutes les bourses et sans effet secondaire préjudiciable.
C’est l’autosuggestion par la méthode Coué qui permet de garder le moral quand, en chute libre du 146-ème étage, le défénestré arrivant au niveau du premier étage se dit : « pour l’instant tout va bien ».
De même les Shadocks qui ont ouvert au bon sens une génération de privilégiés, comme avant eux le regretté Descartes, cultivaient l’autosuggestion de groupe quand ils disaient :
« Il vaut mieux pomper même s’il ne se passe rien plutôt que de prendre le risque qu’il se passe quelque chose de pire et qu’on n’ait pas pompé ».
L’autosuggestion nous sauve la mise plusieurs fois par jour.
Faisons comme nos politiques en période électorale : usons et abusons de la Méthode Coué !