Au Grand Dole Rugby, le rugby féminin n’est plus une idée en devenir : c’est une histoire qui s’écrit, saison après saison. Avec la création de l’équipe séniors féminine cette saison, c’est au tour des cadettes, emmenées par Olivier Guichard, entraîneur depuis près de trente ans, de voir le jour. « J’ai créé la section en 2017 », se souvient-il.
À l’époque, aucune fille ne portait encore les couleurs du club. Huit ans plus tard, l’équipe continue de grandir avec ambition. Autour de lui, ses adjoints Aurélien et Alain complètent un staff soudé. « Peu importe qui dirige la séance, on fonctionne en équipe. C’est notre philosophie », insiste-t-il.
Les cadettes, 17 joueuses âgées de 15 à 18 ans, évoluent dans le championnat à 10 développement, un format pensé pour les jeunes structures. « Le but, c’était d’avoir assez de filles pour jouer en nom propre. Cette année, c’est enfin chose faite », sourit Guichard.
Un début de saison plein d’allant
Et cet engagement porte déjà ses fruits. En deux semaines, les jeunes Doloises ont disputé deux rencontres : une première défaite à Autun, vite effacée par une belle victoire à domicile contre Chalon. De quoi lancer la dynamique. « Les filles progressent vite, et surtout elles jouent avec plaisir », note leur coach.
Mais au-delà du score, c’est la continuité du projet qui compte. Depuis septembre, le club a lancé une équipe senior féminine, offrant un avenir aux cadettes. « Notre objectif, c’est qu’elles puissent poursuivre leur parcours ici, sans devoir partir ailleurs », insiste Guichard.
La tentation existe pourtant : Besançon et Dijon, tous deux en Fédérale 1, attirent les talents régionaux. « À nous de leur donner envie de rester. Si elles continuent à Dole, elles tireront toutes la section vers le haut ».
Parmi ces jeunes joueuses, Jade, 16 ans, demi de mêlée, incarne parfaitement cet état d’esprit. « Elle ne se rend pas compte qu’elle ne fait pas 1 m 90 pour 100 kg », plaisante son entraîneur. La jeune fille en rit : « Je n’ai pas peur du contact ! ».
Ancienne élève en sport-études, Jade entame sa quatrième saison de rugby. Elle mesure le chemin parcouru : « L’an dernier, on jouait en entente avec Besançon et Lure. C’était compliqué à coordonner. Maintenant, on se connaît toutes, on communique mieux. On est une vraie équipe ».
Entre rigueur et éclats de rire
Sur le terrain, la rigueur s’impose. En dehors, c’est la bonne humeur qui prend le relais. Les cadettes partagent une complicité rare, ponctuée de rires et d’anecdotes. « On retrouve toujours un maillot ou une paire de crampons oubliés », s’amuse Guichard.
Mais cette légèreté fait partie de leur équilibre. « Elles s’amusent beaucoup, mais savent redevenir sérieuses dès qu’il le faut », souligne le coach. Une alchimie précieuse, qui nourrit la cohésion du groupe.
