Pour la fabrication de leurs produits, les usines de Lons et Dole utilisent un peu de lait qui vient de producteurs des Pays de la Loire. Après la Slovaquie depuis juillet, ces derniers vont pouvoir tester à partir du second semestre 2024 l’additif chimique Bovaer.
Ce complément alimentaire de la multinationale helvético-néerlandaise DSM-Firmenich est capable de limiter les réactions responsables de la production de méthane dans le rumen, un des quatre estomacs de la vache.
En digérant, les vaches produisent et rotent du méthane. Ce gaz, au pouvoir très réchauffant, émis par les 17 millions de bovins élevés en France, participe pour 11,8 % des émissions de gaz à effet de serre du pays.
Pour répondre aux objectifs climatiques, le groupe Bel versera une prime de 10 euros les 1 000 litres aux éleveurs volontaires qui mettront du Bovaer dans la ration de leurs animaux. « Il n’y a pas d’investissement matériel pour le producteur, explique Simon Bonnet, directeur achat lait du groupe Bel, en charge de ce dossier. Le Bovaer est distribué au travers les minéraux. » Le dosage dépend de la ration et de la quantité de lait produite. Avec l’aide du groupe Bel, il y a rarement de surcoût pour les agriculteurs qui s’engagent.
« C’est une bonne solution pour réduire l’empreinte carbone de sa ferme, valorise aussi Simon Bonnet. Mais c’est nouveau en France donc les producteurs se posent beaucoup de questions. » En Slovaquie, un tiers des éleveurs qui travaillent avec le groupe Bel l’utilisent aujourd’hui. « En France, cinq exploitations ont été pilotes et cela s’est très bien passé. »
S’il est démontré scientifiquement que le Bovaer, solution parmi d’autres, a un impact, il fonctionne bien à l’étable, mais beaucoup moins en pâturage. « DSM travaille sur une version pâturage pour la France », annonce Simon Bonnet. Le groupe Bel veut vraiment être pionnier sur ce sujet.