La couronne arrive au monument aux morts accompagnée par plusieurs milliers de personnes.
Ce premier week-end de septembre, Arbois parée de ses plus beaux atours accueillait plusieurs milliers de personnes venues célébrer la traditionnelle fête du Biou.
Une célébration chargée d’histoire et de mémoire
Cette célébration, chère aux Arboisiens, prend cette année une dimension particulière, mêlant souvenir, espoir et un hommage à ceux qui ont façonné l’histoire de la ville.
Il y a 80 ans, Arbois retrouvait sa liberté après quatre longues années d’occupation. Lors de la cérémonie de ce matin, Valérie Depierre, maire d’Arbois, rappelait l’importance de ce jour historique. « Accrocher la couronne à notre monument aux morts n’est pas seulement un acte de mémoire, c’est aussi montrer notre attachement aux valeurs de tolérance, d’ouverture et de partage », déclarait-elle avec émotion. Cette couronne, élevée en hommage aux vignerons morts pour la France, incarne l’âme de la communauté arboisienne, une communauté qui, malgré les épreuves, a toujours su rester solidaire et fraternelle.
Une fête qui évolue avec son temps
Pour la première fois depuis l’histoire du Biou, un porteur de grappe a transmis sa charge à une femme cette année. « Improbable il y a quelques années encore, cela montre que notre fête a toujours su unir passé et présent dans un même élan, tous réunis quelles que soient nos convictions. Restons fermement engagés face à tout ce qui nous menace, menace la paix, la liberté et la fraternité. Montrons au monde entier notre détermination à préserver ces valeurs. » Valérie Depierre.
Pour la première fois, une femme, Florin Kleine-Snuverink porte la grappe aux côtés de Nathanaël Villet, Yoann Widmer, et François Duboz. Pour Florine, le poids de la grappe a été allégé grâce à une structure en aluminium plus léger.
Le Biou en route vers l’UNESCO
La dimension historique de cette fête est renforcée cette année par la candidature du Biou à l’inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Humanité en 2026. Ce serait une reconnaissance immense pour notre communauté, soulignait Valérie Depierre.
Hervé Ligier, président de la société viticole d’Arbois, se félicitait de cette avancée : « Nous ne sommes pas encore au bout du chemin, mais une étape décisive a été franchie ».
Il a également souligné la ténacité et le travail collectif derrière cette candidature, initiée par des hommes en 2011 et portée aujourd’hui par des femmes.
« Entre fin mai 2024 et début mars 2025, il y a neuf mois. C’est sûr, ce groupe de femmes fera un bel enfant », a-t-il ajouté avec une pointe d’humour.
En ce jour de fête et de mémoire, Arbois montre une fois de plus sa capacité à allier traditions et modernité, à honorer son passé tout en se tournant résolument vers l’avenir. Les Arboisiens et Arboisiennes, rassemblés autour de ces valeurs universelles, ont fait de cette journée un moment inoubliable, marqué par l’unité, la fierté et l’espoir d’un avenir radieux pour leur patrimoine et leur communauté.
50 ans d’amitié avec Hausach
La fête du Biou, c’est aussi l’occasion de célébrer des liens qui dépassent les frontières, puisque cette année marque les 50 ans du jumelage d’Arbois avec Hausach, en Allemagne. Ce lien, né des cendres de la guerre, symbolise la volonté de bâtir des ponts entre deux peuples autrefois ennemis, aujourd’hui unis dans l’amitié. « Alors que nous célébrons ces anniversaires marquants, nous ne devons pas oublier que la paix, la liberté, l’égalité, la fraternité sont des idéaux fragiles, toujours menacés , V. Depierre.
