Il suffit de quitter le centre d’Arbois par la rue du Montot pour que le décor change peu à peu. Très vite, les maisons s’espacent, la route s’élève, et l’on devine que le calme est tout proche. Ici, à un embranchement joliment nommé « Paradis », une petite route goudronnée s’élance à gauche. Elle serpente entre les vignes, longe les murets, et offre déjà une vue dégagée sur les coteaux.
C’est là, au cœur du vignoble arboisien — premier terroir reconnu en AOC en France — que la marche prend tout son sens. Le pas se cale sur le relief, entre montées douces et descentes pierreuses. Le paysage est discret, mais présent, toujours changeant. À hauteur des yeux, les ceps bien alignés. Plus loin, la silhouette d’une colline. Et parfois, un vieux cabanon de vigneron, gardien muet du savoir-faire local.
Au Domaine de la Pinte, on quitte la route pour un chemin empierré. La pente descend, un virage plus loin, une pancarte indique la direction de Pupillin et du lieu-dit Micheru. Le sentier remonte, serpente, puis rejoint un autre chemin. À droite, la vue s’ouvre vers l’ouest, avec cette lumière particulière qui accompagne les fins de matinée dans le Jura.
Un peu plus haut, près d’un carrefour, on prend à gauche une nouvelle route goudronnée. Le paysage reste rural, simple, traversé d’odeurs de terre, de vigne et de bois. Sur la droite, une grande inscription en lettres blanches attire l’œil : une fantaisie locale posée sur la colline, clin d’œil à d’autres horizons.
Le chemin s’enfonce ensuite dans un sous-bois. Il y a là une fraîcheur différente, un silence plus profond. On longe un pré, le village de Pupillin est tout proche. On descend la rue principale, avant de repartir par un raidillon qui marque l’entrée dans la forêt. Les arbres referment doucement le paysage.
Plus loin, une intersection invite à prendre la direction de l’Allée du Roi de Rome. Le balisage du GR 59 guide les pas. Avant de revenir vers Arbois, une dernière halte s’impose : un détour mène au « Foyard Président », hêtre majestueux haut de 35 mètres. Le tronc impressionne, il semble appartenir au lieu comme un repère ancien.
La descente finale longe la chapelle de l’Ermitage. Quelques virages plus loin, Arbois se laisse retrouver. Encore 600 mètres et on rejoint le point de départ.
Cette boucle, sans difficulté particulière, se parcourt tranquillement, en prenant le temps. Elle offre un bel aperçu du territoire, entre patrimoine viticole et charme discret des forêts jurassiennes. Un itinéraire simple, accessible, où le plaisir tient dans les détails — la lumière sur les feuilles, le chant d’un oiseau, l’ombre fraîche d’un bosquet. Et ce sentiment d’avoir marché dans un coin de pays vrai.
