À 31 ans, entrepreneur et conseiller municipal d’opposition depuis 2020, Mikaël Yanardag porte un regard à la fois pragmatique et exigeant sur la cité jurassienne. Il se définit avant tout comme une « force de proposition », échappant à la posture purement dénonciatrice : « En 2020, il fallait apaiser le climat après une campagne à trois listes, dont deux déterminées à déloger le maire sortant », rappelle-t‑il. Présent dans les commissions municipales, il a découvert l’étendue des responsabilités d’un élu local et le rôle clé de la minorité comme relais des Salinois.
Le constat d’un manque de projets
Mikaël Yanardag exprime sa frustration depuis 2020. « Être dans l’opposition c’est frustrant quand vous avez vraiment envie de travailler pour votre ville, que vous avez des vrais projets à mettre en place et que vous n’avez pas les manettes pour pouvoir le faire ». En exemple : l’avenir flou pour l’ancien hôpital, la fermeture de l’école Voltaire privant le cœur de Salins d’un outil d’accueil des enfants en centre-ville, l’absence d’une politique active de l’habitat …. Et puis remarque-t-il tous les jours « on est en plein mois de juillet, la ville n’est pas festive alors qu’elle possède tous les atouts pour vibrer ». Selon lui, l’unique objectif de la majorité de 2020 – « faire tomber le maire sortant » – a laissé la ville sans cap, faute d’une vision à moyen et long termes.
Une vision pour impulser une dynamique
Depuis plusieurs mois, Mikaël et son groupe se consacrent à un travail collectif : identifier des perspectives réalistes et co-construites avec une équipe solide. Il plaide pour une politique de liens, qui rassemble acteurs économiques et habitants, au-delà des schémas institutionnels. « Il ne s’agit pas de laisser faire les choses comme elles viennent, mais de bâtir en saisissant les opportunités si elles s’inscrivent dans notre dynamique. »
Entrepreneur et élu : deux regards complémentaires
Né à Salins, il y a grandi et a fondé à 18 ans une agence de communication employant aujourd’hui 15 personnes. Son expérience managériale lui enseigne l’utilité de fixer un cap et d’accélérer les prises de décision, sans pour autant réduire la collectivité à une entreprise : « Les habitants ne sont pas des clients, mais le service public exige rigueur, objectifs et rapidité de déclenchement ».
Au‑delà du pouvoir, la volonté d’agir
Loin de chercher le pouvoir pour lui-même, Mikaël Yanardag affirme : « Le pouvoir, je l’ai déjà dans mon entreprise ; ce que je veux, c’est que les choses soient pensées, construites et assumées ». C’est parce qu’il ne supporte plus l’absence de vision et de projets concrets qu’il a décidé de s’engager. « J’ai le sentiment qu’il y a un alignement des planètes. La fin d’une mandature, une sollicitation des Salinois, des élus autour qui me soutiennent …»
Il se prépare avec la prudence qui le caractérise. « J’ai envie de faire les choses proprement et d’être certain qu’on va pouvoir constituer une équipe qui proposera un vrai projet, une vision cohérente et viable à moyen et long termes. Je ne m’embarquerai jamais dans un projet où je ne suis pas sûr de bien faire. J’ai un besoin de sécurité, je suis quelqu’un de très prudent dans la gestion de mes affaires, et j’aurai la même prudence dans la gestion municipale. » Pour lui, l’engagement municipal, c’est l’opportunité de redonner à Salins le cap et la dynamique qu’elle mérite.