Lors de la séance de questions au gouvernement au sénat, le sénateur Clément Pernot a interpellé le ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur sur la recrudescence des stationnements illicites de gens du voyage dans le département.
Déjà 23 campements illicites dans le Jura
Alors que la préfecture du Jura avait recensé 18 occupations illégales en 2024, 23 campements illicites ont déjà été enregistrés depuis le début de l’année 2025.
« Les conséquences de ces occupations sont trop connues : dégradations, pressions, menaces. Ces campements délictueux ne sont plus l’exception, ils deviennent la règle ! Impuissants et exaspérés, les maires doivent gérer en outre la colère de leurs habitants. Il ne s’agit pas de stigmatiser une population ; mais le droit à la diversité impose, au minimum, le respect des lois, des élus, des forces de l’ordre et des biens d’autrui – c’est la base du contrat républicain », a souligné l’élu, dans son intervention.
Il a interrogé le ministre sur les mesures concrètes prévues dans la circulaire diffusée le 7 juillet : « La lourdeur des procédures d’expulsion conduit à des séjours quasi autorisés d’au moins une semaine. Il est temps d’agir autrement. En quoi la circulaire d’avant-hier constituera-t-elle une réponse efficace, en attendant qu’une proposition de loi mette un terme définitif à cette mascarade estivale récurrente ? »
François-Noël Buffet, ministre de l’Intérieur, a répondu sur cette « question essentielle. Le gouvernement lutte non pas contre les gens du voyage, mais contre l’occupation illicite de terrains ». Un groupe de travail, présidé par le préfet Alloncle, a été mis en place il y a quelques mois et il vient de rendre ses conclusions. « Une partie des vingt-deux propositions formulées sont législatives, les autres réglementaires. Nous avons adressé aux préfets une circulaire fixant une stratégie claire : désigner un médiateur dans chaque département ; désigner un sous-préfet chargé de déterminer les lieux susceptibles d’accueillir les gens du voyage ; signer une convention avec les occupants potentiels, prévoyant des garanties financières ; lorsque les conditions sont réunies, saisir les juridictions administratives le plus rapidement possible. » À la suite du groupe de travail, le gouvernement attend une initiative parlementaire, qu’il « soutiendra clairement ».
« Aux mots justes que vous employez doivent succéder des actes forts pour protéger les honnêtes gens. L’autorité de l’État doit être restaurée sur tout le territoire ! », a conclu Clément Pernot.