Salins-les-Bains. Le Mont Poupet, la sentinelle du Coeur du Jura

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Randonnée Mont Poupet
Magnifique point de vue depuis le belvédère.© Jean-David Mombert.

Il y a des randonnées qui ne cherchent pas à impressionner. Elles avancent à pas feutrés, prennent leur temps, et vous laissent peu à peu entrer dans leur monde. Celle du Mont Poupet, au départ de Salins-les-Bains, fait partie de celles-là. Quatre heures de marche, 500 mètres de dénivelé, et surtout une belle parenthèse, comme un moment volé au rythme du quotidien.

On quitte la cité thermale en longeant le camping des Gabelous. Là, déjà, le bruit s’éloigne. On traverse le stade, un escalier, une route discrète… et voilà que le Mont Poupet se devine au loin, posé à droite, tranquille. Avec ses 851 m, il n’a rien d’un sommet intimidant. Plutôt une colline boisée qui attend patiemment, enveloppée de verdure, presque timide.

Très vite, le bitume cède la place aux chemins de campagne. On longe un vignoble, le regard accroché aux lignes douces du paysage. En montant vers Saint-Thiébaud, les champs s’ouvrent, les premières vues se dessinent. Le Mont Poupet se rapproche, mais toujours sans se presser. Il impose une cadence lente, presque méditative.

Le village est traversé en quelques pas. Une croix au coin d’un mur, une ruelle, et le sentier plonge dans la forêt. Ici, l’ombre devient plus fraîche, le silence plus profond. Et puis soudain, la lumière revient, vive et large. On arrive aux aires d’envol des parapentes, suspendues au-dessus de la vallée. Trois belvédères s’enchaînent, comme trois respirations. Devant soi, toute la région jurassienne se déploie, avec ses vallons, ses forêts, ses villages posés comme des points de couture. Le sommet, lui, se laisse découvrir. Une clairière, quelques pylônes… et cette sensation d’être arrivé quelque part sans vraiment y penser. On est là, tout est paisible.

La descente se fait doucement, en bord de route d’abord, puis sur un sentier bordé de hêtres étrangement tordus, comme sculptés par le vent. Le chemin se fait discret, serpente dans les bois, traverse le “Chemin de l’Âne”, longe une ferme, s’ouvre sur des prés. Parfois, on a l’impression de se perdre, mais non. Le Mont Poupet veille, toujours visible à droite, comme un repère silencieux.

Plus bas, on retrouve une petite route, un carrefour, une rue qui descend… et voilà Salins-les-Bains qui réapparaît. On devine le parking, la boucle est bouclée.

Mais quelque chose reste. Ce calme, ce rythme lent, cette façon qu’a le paysage de se livrer par petites touches. Le Mont Poupet ne se donne pas d’un seul coup. Il se partage, à qui sait marcher sans bruit.