« Tu ne t’es pas inquiété de ne pas me voir hier ? », m’a demandé ma voisine, en souriant. J’ai failli grogner que ça m’avait fait des vacances. « Il a fallu que j’emmène la fille de mon amie passer un oral à Chatillon-sur-Seine. »
« C’est où ? », ai-je demandé, bon public. « En Côte d’Or ! Tu prends l’autoroute jusqu’à Dijon, ça va tout seul. Après, c’est un peu plus compliqué… et long. Tu longes des champs, des champs, et des champs pendant une heure. Y’a même un moment où tu roules entre des éoliennes. »
« La Côte d’Or, c’est pas ce qu’on croit ! »
« Ben oui, m’a répondu ma voisine. Moi, je résumais à Dijon, grande, grande ville, et en fait il y a plein de trous paumés. La jeune a même piqué un fou rire quand elle a vu un terrain de foot envahi par l’herbe. Sur les grilles, il y avait une pancarte : recherche médecins. Bonjour l’angoisse… Ça donne envie ! »
« Je comprends, j’étais allé à Vitteaux il y a quelques années et j’avais eu ce même sentiment de m’être perdu au fin fond de la cambrousse. »
« Faut voir le bon côté des choses, a rigolé ma voisine. Les gosses dans ce lycée perdu au milieu des prés, ils n’ont qu’une chose à faire : bosser ! »