Ma voisine est contrariée. Elle a croisé la p’tite jeune d’à-côté qui s’est plainte que sa belle robe de l’été dernier était devenue trop courte. On n’a pas tous les mêmes problèmes, qu’elle a grogné. Est-ce que je me plains que ma robe est trop courte ? Non ! A mon âge, avec mes kilos en trop, je fais en sorte qu’elle soit trop longue. Je déteste cette période. Il fait chaud. Il faut supprimer des épaisseurs. Et ça fait mal aux yeux.
J’ai bien essayé de lui dire qu’elle exagérait. Ah oui, j’exagère ? Qu’elle m’a répondu. Tu ne les vois pas, ces bonnes femmes, qui te reluquent de la tête aux pieds. Regarde-là, celle-là, avec ses chaussures pas propres, sa tâche sur le chemisier, son rouge-à-lèvres qui a coulé. Non mais de quoi je me mêle ? Les bonnes femmes se mêlent de tout !
Moi qui lui avais trouvé une jolie robe fleurie pour son anniversaire la semaine prochaine, je vais plutôt aller lui acheter une bonne bouteille pour oublier (!).