Économie. Quelles projections pour 2024 ?

La dernière enquête de conjoncture de la Banque de France livre un diagnostic sur l’économie française, sous la forme d’indicateurs de climat des affaires et de prévisions à court terme. Si l'on aborde la période des mois à venir, celle-ci s'avère plutôt optimiste.

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Selon les chefs d’entreprise participant à l’enquête (environ 8 500 entreprises ou établissements interrogés entre le 26 avril et le 6 mai), l’activité a progressé en avril dans les services marchands, et plus sensiblement qu’anticipé le mois dernier dans l’industrie et le bâtiment, à la faveur notamment d’un rattrapage après un mois de mars en retrait et en vue d’un mois de mai au ralenti en raison des congés et fermetures liés au positionnement des jours fériés.
D’après les anticipations des entreprises pour mai, l’activité est en effet attendue en repli dans l’industrie et le bâtiment, et évoluerait peu dans les services. Ces anticipations sont toutefois à interpréter avec prudence compte tenu des effets de calendrier.
Les carnets de commandes restent jugés dégradés dans quasiment tous les secteurs de l’industrie, à l’exception notable de l’aéronautique ; dans le gros œuvre du bâtiment, ils demeurent très en retrait par rapport à la période pré-Covid en raison de la morosité du marché de la construction de logements neufs.

Diminution des prix des matières premières

La modération des prix de vente se poursuit. Selon les industriels, les prix des matières premières continuent de diminuer bien que plus légèrement. Dans l’industrie et le bâtiment, la proportion d’entreprises ayant augmenté leurs prix ce mois-ci (respectivement 6 % et 2 %) se situe un peu en dessous de leurs niveaux des mois d’avril d’avant Covid. Parallèlement, la proportion de celles indiquant des baisses de prix (respectivement 5 % et 8 %) est supérieure à celle d’avant-Covid. Dans les services marchands, la proportion d’entreprises indiquant une hausse de leurs prix (12 %) ne s’est pas encore complètement normalisée.
Les difficultés de recrutement poursuivent leur lent repli, à un niveau encore élevé : 38 % des entreprises les mentionnent en avril (après 39 % en mars).

« Sur la base des résultats de l’enquête, complétés par d’autres indicateurs, nous estimons que le PIB progresserait légèrement au deuxième trimestre 2024, après une hausse de + 0,2 % au premier trimestre. Cette prévision reste toutefois encore très préliminaire, en raison des spécificités du calendrier de ce mois de mai et du changement de base à venir (31 mai) des comptes nationaux publiés par l’Insee » tempère la Banque de France.

Une activité en hausse en deuxième trimestre ?

Le repli de l’activité dans les secteurs de la construction et de l’énergie a été compensé par une hausse de la valeur ajoutée dans les services marchands, alors que l’industrie s’est stabilisée par rapport au quatrième trimestre 2023.
Sur la base des informations de l’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France complétée par d’autres données disponibles (indices de production et enquêtes de l’Insee, ainsi que données à haute fréquence), le volume du PIB connaîtrait une légère progression au deuxième trimestre.
Le PIB serait encore porté ce trimestre par les services marchands, grâce notamment au commerce, aux services aux entreprises et à l’information-communication.
La valeur ajoutée serait stable sur le trimestre dans l’industrie manufacturière en raison d’une baisse anticipée de la production en mai après une hausse lors du mois d’avril.
L’activité dans le secteur de l’énergie rebondirait légèrement ce trimestre après une forte baisse en début d’année. Enfin, l’activité dans la construction serait encore en diminution, en cohérence avec la baisse importante des mises en chantier de logements individuels et des carnets de commandes dégradés.