En cette période d’élection incertaine, mélangée d’œufs en chocolat contaminés et d’une guerre à l’Est terrifiante, le risque est grand que dans certains repas de famille le vin tourne au vinaigre.
Heureusement la providence protège notre confort de vie grâce à cette idée très personnelle : il est indéniable que nous avons toujours raison. Quoiqu’en disent nos tatas Josette et nos oncles René.
Cette certitude de n’avoir jamais tort nous permet de garder la tête haute ce qui est bien commode pour avaler des couleuvres plus digestes en présentation verticale. Car, -c’est un comble ! – nous sommes parfois confrontés à d’autres qui pensent grand bien de leurs propres idées alors pourtant qu’elles s’éloignent des nôtres en perdant toute crédibilité.
Faut-il pour autant croiser le fer ? Voltaire écrivait dans une correspondance à M. de Mairan en 1741, « La paix vaut encore mieux que la vérité ».
Un proverbe arabe trotte dans le même sens : « L’arbre du silence porte les fruits de la paix ». Et un autre proverbe, de même origine, répond en écho : « La langue d’un muet vaut mieux que celle d’un menteur ».
Voilà qui invite à l’apaisement. Et à un silence lourd de vérités.
Faut-il en conclure que ne pas intervenir, raser les murs, clamer haut et fort que l’on n’a rien à dire et que d’ailleurs on préfère le taire, serait un choix honorable ? Alors même que l’époque et les réseaux sociaux publient avec complaisance nos moindres soupirs pour les faire aussitôt connaitre à la planète entière ? Et plus si infinité…
C’est à nous de voir ! Moi je dis ça, je ne dis rien !