Jura : plus de 8.000 chasseurs pour l’ouverture

Les sangliers se portent très bien. Le grand gibier prolifère au point d’occasionner des sérieux dégâts sur les cultures, et parfois des accidents routiers. Œuvrer à la réduction de ces risques est l'une des vertus de l'activité cynégétique. Détails d'une activité naturelle, trop souvent caricaturée…

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164,2 kilos : c’est le poids de ce sanglier record prélevé le 10 septembre (jour de l’ouverture générale de la chasse) par l’ACCA de Conliège, à proximité de l’ancien cimetière Saint-Etienne de Coldre.
Un trophée qui a fait tomber celui de novembre 2015 où une chasseuse avait tué un sanglier de 145 kilos en forêt de Chaux. Ce coup de fusil magistral illustre la très bonne santé du cheptel dans tout le Jura.
« On s’attend à une nouvelle année record dans ce domaine » explique Christian Lagalice, président de la fédération de chasse.
En cause, le réchauffement climatique : « Seuls les grands froids impactent la survie des marcassins, autant dire que les sangliers sont heureux ! ».
Mais cette prolifération fait aussi écho à la « très forte hausse des cultures de maïs ». Une culture (gourmande en eau) qui fait le miel des hardes puisqu’elles y trouvent à la fois le gîte et le couvert.
« On pense souvent aux forêts, mais les grandes cultures s’avère des milieux très favorable au grand gibier. Depuis la mi-avril (colza) jusqu’à la fin septembre (maïs), ils trouvent de quoi se cacher et se nourrir » précise le président.
Parfois accusés d’amplifier la prolifération par un nourrissage au maïs supplémentaires, les chasseurs s’en défendent : « Nous avons quelques secteurs (en particulier des chasses privées) où des quantités énormes de maïs sont fournies aux sangliers. Mais l’agrainage usuel n’impacte pas le taux de fécondité des laies, il sert surtout à fixer les cochons pour éviter qu’ils dégradent les cultures ».

Attention aux collisions

Malgré ce système (et une ouverture de la chasse anticipée dès le 15 août), les dégâts deviennent considérables : la fédération de chasse a réglé 400.000 € aux agriculteurs pour compenser les dommages causés par le grand gibier, un chiffre en constante augmentation…
Pour enrayer l’épidémie, la fédération de chasse installe des « centaines de kilomètres de clôture électrique autour des champs de maïs les plus touchés, au moment des semis et de la récolte » indique le patron des chasseurs. Des clôtures qui ne protègent toutefois pas les routes, d’où l’importance d’être vigilant pendant ces périodes de chasse : le gibier dérangé peut traverser à tous endroits, plus particulièrement tôt le matin ou tard le soir (entre chien et loup). Si un animal surgit, freinez en urgence, mais ne cherchez pas à l’éviter à tout prix : il faut rester sur la route, et c’est bien souvent la tentative d’évitement qui est source d’accident, parfois mortel…