2023 : et si on échappait à la récession ?

Selon la Banque de France, l'économie en Bourgogne Franche-Comté a bien résisté en 2022 et devrait éviter la récession en 2023.

0
923

« On échappera à la récession » : selon François Bavay, directeur régional de la Banque de France, l’économie de notre région se portera moins mal que prévu cette année. La croissance économique resterait certes (très) modérée, mais devrait permettre de garder la tête hors de l’eau.

Pourtant au plus fort de la poussée inflationniste, tout portait à croire que la flambée des prix allait entraîner un fort ralentissement économique, mais il semblerait que le pire soit derrière nous. D’après la vénérable institution, l’inflation en France a reculé légèrement (-0,1%) en décembre 2022, avant de repartir (+0,4%) en janvier 2023, le pic étant attendu au cours de ce premier semestre 2023.

Même si le ressenti des chefs d’entreprises demeure plombé, la situation financière des entreprises est restée correcte : dans le secteur des cafés hôtels restaurants loisirs, le chiffre d’affaires 2022 a ainsi atteint +44% par rapport à 2021, ce qui s’explique par un effet de base (les restaurants étaient à l’époque fermés le soir pour cause de couvre feu, il y avait des jauges et autres contraintes comme le passe sanitaire), et un effet prix (hausse des menus).

Au niveau de la rentabilité en 2022, 70 à 77% des secteurs étudiés évoquent une rentabilité « stable ou en hausse », seul le secteur de l’industrie tire la langue, avec 51% seulement des entreprises estimant avoir vu leur rentabilité croître. Certains indicateurs confirment cette tendance baissière : le chiffre d’affaires des entreprises industrielles n’a crû « que » de + 4,1% en 2022, tandis que l’indice des coûts de production du secteur s’est quant à lui envolé de +15,5%. Le secteur automobile du nord Franche-Comté a particulièrement souffert du fait de facteurs exogènes (pénurie de puces électroniques, etc.).

Beaucoup de voyants liés aux intrants et au choc énergétique sont passés au vert (lire encadré). Le goulet d’étranglement le plus important pour les chefs d’entreprises demeure les difficultés de recrutement (pour plus de 60%), ce qui entraîne un corollaire au niveau salarial. Selon François Bavay, les salaires devraient à nouveau croître en 2023, en raison d’un effet retard par rapport à l’inflation, ceci alors que « les salaires ont déjà été revalorisés de manière très significative en 2022 ».

Au final, 2023 devrait s’avérer une année de transition plus correcte que prévue, avant une reprise plus franche en 2024 et 2025.

La rédaction 

A quand une baisse des prix ?

Une chute libre : baril de brent, gaz naturel, mais aussi prix du fret maritime ou prix du matières premières (métaux, bois, etc.) atteignent depuis plusieurs semaines ou plusieurs mois des prix planchers. Après avoir explosé l’an dernier, tous ces facteurs inflationnistes ont reflué aussi fort qu’ils avaient flambé. Le baril de Brent n’a jamais été aussi bon marché depuis un an (et cela fait deux mois que cela dure…) mais le prix à la pompe reste stratosphérique.

Comment expliquer un tel hiatus ? Selon Régis Pernon, directeur régional des études à la Banque de France, il existe un décalage temporel entre prix des matières premières et prix à la consommation, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Un phénomène semblable (stocks de pétrole achetés au prix fort et à écouler) pourrait peut-être expliquer ce décalage entre prix du baril et prix à la pompe. L’autre explication, c’est que l’Europe achète du pétrole russe (sur lequel elle a décidé un embargo) via des pays tiers (Inde, Afrique, etc.) qui eux n’ont pas eu cette posture -totalement inefficace-.

Il faut aussi souligner que l’inflation liée aux produits alimentaires s’avère bien supérieure à l’inflation générale, avec +13,3% sur un an (chiffres arrêtés en janvier 2023).