En préambule, Dominique Bonnet revenait sur la genèse du projet : depuis 15 ans on ne s’est pas bousculé à la porte des Mélincols pour venir s’y installer. Sauf l’entreprise EO2 avec laquelle une promesse d’achat était signée il y a deux ans. Arrivée à échéance le 30 juin 2024, elle doit être renouvelée et les élus ont souhaité revoir l’entreprise et négocier le prix du m² à la hausse, passant de 4 € à 7,50 €.
« Par ailleurs, précise Dominique Bonnet, répondant ainsi aux questions qui n’allaient pas manquer de suivre, l’entreprise EO2 est soumise à une autorisation auprès de l’état, donc toutes les recommandations écologiques nécessaires à cette installation seront prises. On reste très prudent sur ce projet. Ce soir, nous vous proposons de poursuivre un an et de me laisser terminer les négociations concernant le tarif. Aujourd’hui avoir des emplois sur Salins est important. Si l’activité n’est pas chez nous, elle ira dans un territoire proche, mais je comprends les questions que se posent les uns et les autres, notamment sur l‘approvisionnement bois. »
« Un avis favorable »
Michel Cètre, rapportait : « l’ADEME a questionné le préfet de région par rapport à la ressource en bois. Il y a deux ans le directeur de l’ONF a dit « dans les 30 ans à venir, vu l’exploitation des résineux que l’on va être obligés de faire, il nous manque la moitié des outils de production pour transformer l’ensemble de ces résineux sur le territoire. » Ainsi la conclusion est claire « compte tenu de la disponibilité de la ressource globale biomasse locale, un avis favorable est émis sur le plan d’approvisionnement déposé par EO2. »
Enfin, le maire de Salins précisait : « Une activité économique ne se fait pas sans nuisance. Sur les aspects poussières et autres, je suis désolé mais aujourd’hui, il y a une sécurisation de tous ces process. La DREAL devrait donner fin de l’été les résultats des questionnements soumis à EO2. Concernant le nombre d’emplois, quoiqu’en disent certains, on ne va pas faire tourner une entreprise jour et nuit avec 15 personnes, ce sera bien 40 ».
Claude Romanet, maire de Pretin demandait l’annulation de la délibération, rejoignant les arguments de la commission économie, mitigée sur la question de l’approvisionnement en bois sur le long terme.
Des questions récurrentes…
Mikaël Yanardag, conseiller de l’opposition à Salins exprimait des réserves :
« L’entreprise va devoir déposer un dossier ICPE, pourquoi un degré de sécurité supplémentaire ? Le préfet de Région sollicite à nouveau une enquête d’approvisionnement sur le territoire, pourquoi ? Quelles garanties sur le nombre d’employés ? Si demain, au lieu des 40 emplois promis, vous n’avez plus que 20 emplois sur 7,5 ha, que faites-vous ? Qui va gérer les investissements à venir sur la partie voirie ? 7,5 ha pour un seul porteur de projet, c’est un peu mettre tous nos œufs dans le même panier ! Avons-nous tout fait ces 20 dernières années pour installer d’autres projets ? ».
Promesse de vente adoptée sous conditions
Le prolongement de la promesse de vente jusqu’au 30 juin 2025 a cependant été adopté par 36 votes pour, 17 contre et 19 abstentions, sous réserve du prix de vente à 7,5 € et sous réserve d’un plan d’approvisionnement de l’entreprise EO2.
« Faire de l’ingérence, c’est insupportable ! »
Henri Dorbon, maire de Vadans, a-t-il fait basculer le vote ?
« Aujourd’hui on est en train de fabriquer des machines à ne plus rien faire. On n’a pas fait le grand canal, on ne saura jamais si c’était mieux de l’avoir fait. On n’a pas fait le Center Park, là je pense qu’on ne va pas faire d’usine à pellets, on ne fera pas d’éolien…
En fait, on ne va plus rien faire parce que chaque fois qu’on fait quelque chose, il y a tout un tas de gens qui viennent vous expliquer que le mieux c’est de ne rien faire et de retourner dans les grottes.
Dans ce conseil communautaire, on nous demande presque de faire de l’ingérence, c’est insupportable. La commune de Salins, par la voix de son maire, est favorable à ce projet chez elle. Les élus de Salins ont été démocratiquement élus, ils représentent le peuple. Ils prennent des risques énormes en faisant cela, notamment celui d’être battus aux prochaines élections, mais je pense qu’ils mesurent les risques et les bénéfices pour le territoire et ils jouent l’intérêt de leur commune. Et nous on est là pour leur dire, attendez, on va se faire les juges de ça. Mais c’est lamentable ! ».