Rubrique. Comme un lundi : « Je » dangereux

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Comme un lundi : Les lumières 2024

Presque deux mois après la dissolution, le président joue toujours avec la démocratie, c’est son jouet, il peut le déformer, le mettre sous son lit dans la poussière, le balancer contre le mur, le casser, le déchirer, le noyer, Macron se comporte comme un enfant ; il a mis le bordel partout dans sa chambre, il passe maintenant dans la cuisine et le salon, m’a dit ma voisine ce week-end sous un soleil de plomb.

Et puis elle m’a posé une question : lorsque des électeurs se déplacent en masse pour des élections, que signifie l’acte d’ignorer les conséquences de sa défaite ? Avant que je réponde, elle a ajouté que l’excuse, c’est la censure ; un gouvernement NFP issu du groupe majoritaire à l’assemblée ne tiendrait pas deux minutes ? Et alors ? Ça s’appelle la démocratie dans la 5e République, avec option cohabitation. Ce n’est pas parfait, mais c’est comme ça. Peu importe les raisons pour lesquelles les électeurs se sont exprimés et ont choisi un camp plutôt qu’un autre, c’est la démocratie, une question de respect. Et même si ce que fait Macron n’est pas anticonstitutionnel, agir comme il le fait, ignorer les résultats des urnes, revient à dire « cela ne sert à rien d’aller voter » et c’est super dangereux. Et puis évidement, mais c’est pas nouveau, « Je me fous complètement de vous ».

Je le déteste a conclu ma voisine, en fait, comme un enfant-roi qui ne veut pas ranger sa chambre, Macron dit qu’il a mal au ventre. Peu importe les conséquences, peu importe si son déni est du pain bénit, encore une fois, pour ses adversaires qui n’en demandaient pas tant, le président continue de dissoudre… la démocratie, c’est son sport de l’été. On n’est pas sorti de l’auberge, j’ai dit à ma voisine avant d’aller regarder les Jeux à la télé.

Par Éric Genetet