Économie. La rémunération des dirigeants des sociétés du CAC 40, passée au crible

Au-delà de la rémunération fixe, il existe d’autre sources de revenus pour les dirigeants des sociétés du CAC 40. C’est ce que révèle la dernière étude PEOPLE BASE CBM.

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Le cabinet de conseil PEOPLE BASE CBM (Compensations and Benefits Management) a récemment dévoilé une analyse approfondie des pratiques salariales des dirigeants mandataires sociaux du CAC 40 pour l’année 2023. Cette étude, réalisée entre juin et septembre 2024, met en lumière les différentes composantes des packages de rémunération et révèle des tendances marquantes en matière de rémunération fixe, variable, et de rémunération à long terme.

Une rémunération globale des dirigeants en hausse

En 2023, le package moyen de rémunération des dirigeants mandataires sociaux du CAC 40 a atteint 7 474 649 €, soit une hausse de 14,7 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation est principalement due à une progression des rémunérations à long terme, qui représentent désormais 54 % du package global, contre 48 % sur l’année 2022. La rémunération fixe est quant à elle en légère augmentation de 0,7 %, et se stabilise à 1 300 841 €.

Des variations significatives entre les PDG et les directeurs généraux

L’étude du cabinet de conseil souligne des différences notables entre les Présidents Directeurs Généraux (PDG) et les Directeurs Généraux (DG). Les PDG du CAC 40 affichent un package moyen de 9 828 603 €, tandis que celui des DG s’établit à 6 381 743 €. Une différence qui s’explique par une plus forte proportion de rémunération à long terme dans les packages des PDG, qui s’élève à 6 259 323 €, contre 2 998 189 € pour les DG.

La part fixe reste stable, les rémunérations à long terme en forte progression

La rémunération fixe des dirigeants du CAC 40 représente désormais 17 % de leur package total, en léger recul par rapport à 2022 (20 %). En revanche, les rémunérations à long terme ont connu une progression spectaculaire, passant de 3 128 384 € en 2022 à 4 032 207 € en 2023, soit une hausse de près de 30 % ! Cette composante est aujourd’hui le principal levier de rémunération des dirigeants, confirmant l’importance croissante d’une rémunération liée à la performance à long terme.

Une rémunération variable qui se maintient sous contrôle

Pour sa part, la rémunération variable annuelle, aussi connue sous le nom bonus, représente 24 % du package global, en légère baisse par rapport à 2022 (28 %). En moyenne, cette rémunération s’établit à 1 763 514 €, avec des variations importantes selon les performances individuelles des dirigeants et les résultats de leurs entreprises. Le bonus annuel le plus élevé atteint 5 786 000 €, octroyé au directeur général du groupe Stellantis.

Une gouvernance renforcée et des critères ESG de plus en plus pris en compte

L’étude montre aussi une attention accrue portée aux critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans la détermination de la rémunération variable et des rémunérations à long terme. Ces critères représentent désormais en moyenne 10 % du poids total des critères utilisés pour la détermination du bonus annuel et des actions de performance. Une tendance qui devrait s’accentuer dans les prochaines années avec l’entrée en vigueur de nouvelles réglementations européennes telles que la directive CSRD.
De fait, les résultats de l’étude menée par le cabinet PEOPLE BASE CBM mettent en lumière une rémunération de plus en plus alignée avec la performance à long terme des dirigeants et la durabilité des entreprises. Les actionnaires et les comités de rémunération doivent quant à eux jongler avec des attentes accrues en matière de responsabilité sociale et environnementale, tout en maintenant un équilibre compétitif dans les pratiques salariales.