Trois femelles et un mâle lynx ont été remis en liberté à proximité des lieux où ils avaient été recueillis l’hiver dernier sur les communes de Pratz (39), Condamine (01), Pierrefontaine-les-Varans (25) et Bief-du-Fourg (39).
Pris en charge et réhabilités par le centre de soin à la faune sauvage Athenas, ils ont été jugés aptes à leur réinsertion dans le milieu naturel et ont été relâchés sur les cantons de Saint-Vit, Valdahon, Moirans-en-Montagne et plateau d’Hauteville.
Le lynx boréal, le plus grand félin sauvage présent en Europe, est une espèce menacée et strictement protégée au niveau international et national dont l’état de conservation revêt un enjeu majeur pour la France. Le Massif du Jura héberge 80 % de la population de lynx. « Notre région a donc une responsabilité particulière vis-à-vis de cette espèce, écrit la préfecture du Jura, dans son communiqué. Actuellement les deux principales menaces sont les collisions routières et les destructions illégales qui représentent à elles seules, plus de 80 % de la mortalité. »
Cette remise en liberté a été encadrée par un arrêté ministériel du 1er juillet 2022. Les services de l’État (préfectures de département, Dreal Bourgogne-Franche-Comté, DDTs, Office français de la biodiversité) veillent au respect des dispositions prévues.
Les lynx ont été équipés d’un collier VHF/GPS pour garantir leur sécurité et collecter des informations sur leur réinsertion et leur bonne réadaptation au milieu naturel.
Les opérations de prise en charge de lynx blessés et plus généralement de préservation de l’espèce s’inscrivent dans le cadre plus large du Plan national d’actions en faveur du lynx boréal dont la Dreal Bourgogne-Franche-Comté et l’Office français pour la biodiversité assurent la coordination et l’animation pour le compte de l’État.
Ce plan qui mobilise l’ensemble des acteurs concernés (représentants associatifs, scientifiques, représentants des activités socio-professionnelles, éleveurs, chasseurs, etc) vise à rétablir l’espèce dans un état de conservation favorable. « Ce premier Plan national d’actions sur 5 ans constitue une première étape vers l’atteinte de cet objectif de long terme », conclut la préfecture du Jura.
Ne pas oublier les 25 victimes l’an dernier
Dans une vidéo, le centre Athénas montre les relâchers : https://youtu.be/FrM7LB3b2aU. L’équipe présente la jeune femelle victime de collision routière (Praline) , un jeune mâle (Amine) et 2 femelles (Piva et Buffy), tous trois orphelins, qui ont ainsi repris leur liberté. « Les premiers relevés des colliers GPS qu’ils vont porter durant un an montrent que la réadaptation se passe bien. Cette excellente nouvelle ne fait pas oublier les 25 lynx victimes de collision en 2024, et les braconnages récurrents dont l’apparition régulière d’orphelins témoigne sans équivoque. Ces 4 relâchers ne constituent qu’une réparation très partielle de la surmortalité qui s’exerce sur le lynx, et des renforcements de population sont nécessaires de façon urgente pour restaurer la génétique de l’espèce qui est considérablement dégradée », précise l’association.
33 lynx ont été relâchés par le centre Athénas depuis sa création. Sa cellule de veille et d’intervention joignable à tout moment au numéro dédié « Urgence lynx » (06 76 78 05 83) assure chaque année la prise en charge d’au moins 10 lynx accidentés ou orphelins.