Né le 27 décembre 1822 à deux heures du matin à Dole, Louis Pasteur fut baptisé à la collégiale Notre-Dame de Dole deux mois plus tard, le 15 février 1823.
Jeunesse et formation de Louis Pasteur
Il est le fils de Jean-Joseph et Jeanne-Étiennette Pasteur. D’après Philippe Bruniaux, spécialiste de Louis Pasteur qui a publié en octobre dernier une biographie du savant, « Pasteur est né à Dole et il y est resté deux ans et sept mois. Mais le père de Pasteur a habité plusieurs maisons dans Dole. Si le savant a inauguré une plaque sur une maison qui restera la maison natale, il y a toujours eu beaucoup d’incertitudes ». Après un passage à Marnoz, les Pasteur arrivèrent à Arbois en 1830. Louis Pasteur étudia à Arbois, puis, il partit brièvement en 1838 à Paris pour préparer son baccalauréat avant de revenir en Franche-Comté.
En parallèle, Louis Pasteur s’intéressa à l’art. « Entre 1836 et 1844, l’adolescent s’adonne à l’art : fusain, mine de plomb, pastel et lithographie », révèle Philippe Bruniaux dans son livre. En 1839, Louis Pasteur entra au Collège royal de Besançon. L’année suivante, il obtint un baccalauréat ès lettres, puis, deux ans plus tard, un baccalauréat ès sciences mathématiques. De 1842 à 1846, il repartit à Paris pour étudier. Bon étudiant à l’École normale, il en sortit diplômé. Il fit ensuite des thèses, en physique et en chimie.
« Il n’y a que le travail qui amuse », Louis Pasteur.
Une carrière brillante
En 1848, un premier drame arriva dans la vie de Louis Pasteur : sa mère mourut d’un AVC (accident vasculaire cérébral). La même année, il devint professeur suppléant de chimie à la Faculté des Sciences de Strasbourg. Peu après, en 1849, il se maria avec Marie Laurent dans la cité alsacienne. En 1850, Louis Pasteur devint père de famille. En 1859, ce fut un nouveau drame puisque Jeanne Pasteur, l’une de ses filles, décéda. D’autres de ses enfants décédèrent ensuite. Dans ce contexte, Louis Pasteur se noya dans le travail.
Avant cela, en 1854, il fut nommé professeur de chimie et doyen de la Faculté des sciences de Lille. Là-bas, il s’intéressa aux fermentations. « En 1855, son Mémoire sur l’alcool amylique fait le lien avec ses travaux antérieurs sur la dissymétrie moléculaire », ajoute Philippe Bruniaux.
Nommé professeur de chimie à la Sorbonne en 1867, Louis Pasteur subit un AVC l’année suivante. Durant la guerre franco-prussienne (1870-1871), il fuit en Suisse. Véritable patriote, Louis Pasteur tenta même, en vain, de faire de la politique.
En 1862, il fut élu à l’Académie des Sciences et entra à l’Académie française une vingtaine d’années plus tard, en 1881.
Toujours attaché à Arbois, Louis Pasteur revint souvent dans la cité viticole jurassienne pour des vacances toujours pleines de travail.
Au cours de sa carrière scientifique, nombreux ont été les travaux de Louis Pasteur. Il prouva, par exemple, l’inexistence des générations spontanées. Il travailla aussi notamment sur les vins, la bière, les vers à soie, le choléra des poules, le charbon du mouton et le rouget. Il mit également au point la pasteurisation qui permet la conservation grâce à une température relativement importante visant à tuer les germes. Bref, il est l’un des savants qui posa les bases des sciences modernes.
« Je crois invisiblement que la science et la paix triompheront de l’ignorance et de la guerre », Louis Pasteur.
La vaccination contre la rage
Au XIXe siècle, la rage était un réel fléau, entraînant le décès de nombreuses personnes. Louis Pasteur et ses collaborateurs débutèrent des travaux sur la rage en 1880. Cinq ans plus tard, le 6 juillet 1885, le jeune Joseph Meister, originaire d’Alsace, reçut le début du traitement. Il survécut. Peu après, le Jurassien Jean-Baptiste Jupille, de Villers-Farlay, survécut également grâce à la vaccination. 1885 fut donc l’année où le vaccin contre la rage naquit.
À la suite de cet événement, l’Institut Pasteur fut inauguré en novembre 1888. Depuis, cet institut a permis des découvertes scientifiques majeures, comme le vaccin contre la tuberculose en 1921.
« Et concernant la rage, l’Organisation mondiale de la santé estime que la rage humaine est responsable de 55 000 décès au moins chaque année, soit un décès toutes les dix minutes », rappelle Philippe Bruniaux.
Louis Pasteur mourut le 28 septembre 1895 au domaine de Villeneuve-l’Étang (Marnes-la-Coquette), vers Paris, à l’âge de soixante-douze ans. Bien qu’il souhaitait être enterré à Arbois, il repose aujourd’hui dans une crypte, à l’Institut Pasteur, aux côtés de Marie Pasteur, sa femme. Sa postérité est énorme. « La révolution pastorienne a fondamentalement entraînée un bouleversement dans la pensée scientifique et dans la pratique médicale et chirurgicale », résume Philippe Bruniaux, auteur et praticien hospitalier gériatre à Arbois.
Pour plus d’informations, consultez le bel ouvrage de Philippe Bruniaux, Louis Pasteur, fils de tanneur, bienfaiteur de l’humanité (Cabédita, 2022). Après sa lecture, Louis Pasteur n’aura plus de secrets pour vous !