Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Benjamin Melot, jurassien d’origine. J’ai grandi à L’Étoile puis à Courlaoux avant de beaucoup voyager pour le travail entre Andorre, Dubaï et les États-Unis. Je suis revenu en France en 2019. J’ai 36 ans et j’ai commencé le sport par le vélo avant de m’orienter vers la mécanique moto.
Avant d’être pilote, tu as vécu le Dakar comme mécanicien. Comment l’envie de piloter est-elle née ?
J’ai fait six Dakar comme mécanicien. Dès la première année, je me suis dit que je le ferais un jour. Mais un mécanicien est censé rester dans l’ombre, et j’avais peur du regard des autres. Finalement, j’ai reçu un soutien énorme du bivouac : collègues, team managers… Ils étaient mes premiers supporters. C’est ce qui m’a poussé à franchir le cap.
Qu’as-tu ressenti au départ de ce premier Dakar ?
Un mélange de stress, d’excitation et de peur. Tu te prépares pendant des mois et tu redoutes de tout perdre sur une petite chute dès le début. Mais l’engouement te porte, c’est une émotion que seules ces grandes aventures procurent. Ce premier Dakar, je n’ai pas terminé à cause d’une casse mécanique, mais la visibilité m’a aidé pour la suite.
Après quatorze participations, les sensations ont-elles évolué ?
Le stress et l’excitation sont toujours là, mais je les gère mieux. Il y a des jours plus compliqués, quand la fatigue ou une galère mécanique s’en mêlent. Mais la passion n’a pas bougé. Le Dakar continue de m’exciter autant qu’au premier !
Tu médiatises aussi tes aventures sur YouTube avec ta chaîne. Comment tu gères cette double casquette ?
À la base, je filmais tout avec mon iPhone, un peu à l’arrache juste pour montrer les coulisses. Aujourd’hui, on fait les choses de manière professionnelle grâce à Clément Armand et Nicolas Brech, qui sont devenus deux piliers.
Ce qui est important aussi, c’est l’impact humain. La caméra devient presque un pote : on oublie qu’elle est là. C’est ça qui fait que la série marche, je pense. Les gens ont vraiment l’impression d’être avec nous, de faire partie du trio avec Bouzig (NDLR, Romain Bouzigon) et moi, de partager les discussions, les galères, les blagues. Et ça, pour moi, c’est une énorme source de motivation.
Ce Dakar, tu vas aussi le partager avec Romain Bouzigon, au départ de son premier Dakar en tant que pilote…
Romain, c’est plus qu’un coéquipier : c’est un ami avec qui j’ai partagé beaucoup, notamment la série. L’emmener au Dakar, c’est quelque part l’aboutissement d’années de complicité et de préparation commune.
On a roulé trois fois au Maroc pour qu’il devienne totalement autonome mécaniquement. On sera ensemble au bivouac, mais chacun fera sa course. Lui veut terminer son premier Dakar, c’est son objectif. Moi, je vise la victoire en Malmoto. J’ai fait deuxième, troisième… J’aimerais vraiment aller chercher cette victoire.


























