C’est à Willy Bourgeois, vice-président en charge des lycées, de l’offre de formation, de l’apprentissage et de l’orientation et de la communication à la Région, qu’il est revenu de présenter l’évolution de la carte des formations professionnelles en lycées. Ces évolutions sont, depuis la loi Peillon, délibérées par la Région dans le cadre d’une procédure partagée avec les autorités académiques.
Elles prennent en compte les besoins du territoire et les priorités de la collectivité (« transition écologique, renouvellement des générations en agriculture, volonté d’améliorer notre souveraineté alimentaire »). « 30 000 lycéens font le bon choix de suivre une voie professionnelle ou technologique. La chute est très sensible, a présenté l’élu lédonien. Moins de 10 000 enfants font le choix de l’enseignement agricole. Il y a besoin de formations mais il y a une nécessité aussi de protéger les existantes face à la baisse démographique. »
Un BTS au Mont Roland
Voici pour le cadre. Pour la rentrée prochaine en 2025, il a été proposé sept ouvertures et huit fermetures. Deux concernent le Jura. Il s’agit du BTS « Support à l’action managériale » au lycée du Mont Roland à Dole et du BTS « Conseil et commercialisation de solutions techniques » au lycée du bois de Mouchard.
« Nous proposons la fermeture de Mouchard car ce même BTS existe à Duhamel à Dole, a expliqué Willy Bourgeois. Ces fermetures sont évoquées et réfléchies avec les établissements. 58 % des places sont vacantes à Mouchard et l’option complémentaire dédiée au bois sera proposée à Duhamel donc c’est une opportunité. »
Jean-Marie Sermier, conseiller régional d’opposition, ne pouvait pas « laisser passer la fermeture à Mouchard sans intervenir. Je partage une partie de son analyse. Quand une même formation est proposée sur deux sites distants de trente kilomètres et que ni l’un ni l’autre ne remplit, on essaie de pérenniser la plus attractive ». Mais pour le Dolois, il n’est pas possible de « laisser Mouchard sans faire des propositions d’offres nouvelles de formations. Nous devons nous retrouver autour d’une table. La filière doit faire une proposition ».
La filière bois doit faire une proposition
La présidente, Marie-Guite Dufay, s’est dite « tout à fait ouverte à cette proposition de réunion pour passer en revue tous les modes d’accès à cette formation ».
Muriel Ternant pour le groupe des communistes a indiqué que deux articles avaient été rédigés dans des revues spécialisées et une pétition lancée, le réseau Fibois demandant le report de cette décision pour construire une alternative. « Des étudiants hors région rejoignent cette formation à Mouchard parce qu’il y a un plateau spécifique. Elle a pâti de la fermeture d’un bac technologique. C’est une fermeture sèche envisagée qui prive les première année d’une deuxième car ils ne sont pas intéressés par Dole puisqu’il n’y a pas de plateau technique. Neuf postes d’enseignants sont en jeu. Il n’y a pas eu de discussion avec l’instance de décision malgré les demandes. Il faut renoncer. »
Le Rassemblement national a voté contre. Le groupe communiste, Jean-Marie Sermier et Gérald Gordat se sont abstenus.
