Grands mots… Grands remèdes…

Ni fiel ni miel

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Gérard Bouvier.

Le Robert est un dictionnaire dont la réputation n’est plus à faire. Paul Robert, juriste de formation se destine au Droit après une thèse sur « Les agrumes dans le monde ». Il rédige, mais peine à trouver le mot juste et regrette de ne pas dénicher dans ses dictionnaires les associations logiques entre les mots qui rendraient son travail fluide. Il décide alors de se lancer dans la rédaction d’un dictionnaire qui réponde à ce besoin. La première édition est publiée en 1967.

Chaque année, des mots nouveaux s’ajoutent qui témoignent des soubresauts de notre temps. Récemment nous avons vu s’inscrire covid, déconfinement, oxymètre en 2020. En 2021, c’est vaccinodrome, antivax, distanciel qui s’insinuent dans le sommaire du prestigieux dictionnaire.

Dans l’édition numérique de 2022 apparait la transidentité et aussi la dysphorie de genre, cette détresse ressentie par une personne dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe qui lui a été assigné(e) à la naissance.

« Il et elle », « elle et il » se confondent et se mélangent. C’est une pulsion ancienne qui a fait les preuves de son efficacité, mais pour le cas qui nous préoccupe il fallait un autre pronom. Les rédacteurs du Robert ont trouvé « iel » qui désormais s’impose à tous.tes (en inclusif) ou à toustes (en neutre).

Juste ciel ! Faut-il y voir un arc en ciel providentiel ? Ou artificiel ? De l’événementiel confidentiel ou du catégoriel existentiel essentiel ? Ou caractériel ? Voire démentiel ?

Quel avenir pour iel et ielle, ces pronoms personnels de la troisième personne du singulier, si singuliers ? Mais aussi pluriels : iels.

On ne va pas se mythonner (2022) … ni le silencier (2022) : ce pronom a du potentiel.elle. Ou sinon, du plomb dans l’iel…