Santé, sécurité, pouvoir d’achat. Tel est dans le Jura, comme un peu partout en France, le tiercé des principales attentes de la population.
En ce sens, le discours de politique générale de François Bayrou n’a pas manqué d’interpeller nos trois députées.
A commencer par celle de la première circonscription, Danielle Brulebois (Ensemble pour la République), qui évoque « un discours pragmatique, tenu par un homme humaniste, qui fait preuve de souplesse, avec la capacité de discuter avec tous les autres bords politiques ».
« Il y a une vraie nécessité de réconcilier pour retrouver la stabilité qui nous fait défaut. Je note aussi la volonté de sortir de l’aventure sans issue des deux extrêmes ».
Ne niant pas pour autant que « devant la gravité de la situation, il faut faire face à l’urgence et la précarité budgétaire, qui ronge les familles, les entreprises ou les emprunteurs ».
Ancienne enseignante, Danielle Brulebois se félicite que « la première place soit redonnée à l’éducation nationale », (grâce à la non suppression des postes) de même que l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) passe de 2,9% à 3,3%, « en soutien à l’hôpital et à la médecine de ville ».
« Nous devons travailler à la stabilité de notre pays et j’y prendrai toute ma part »
« Je partage aussi cette volonté de restauration de l’autorité de l’état… du projet de loi d’orientation agricole que nos exploitants attendent, tout comme la réduction de la bureaucratie la simplification les démarches, qui interviendront à l’issue de la loi de simplification économique des normes, qui a été annoncée ».
Sur le volet social Danielle Brulebois note les mesures avancées en faveur du pouvoir d’achat, des revalorisations salariales, et de l’incitation à l’intéressement…
« Cette volonté de travailler avec les partenaires sociaux, d’être capable de discuter avec le microcosme politique, mais aussi les représentants syndicaux ou patronaux, est vitale. On le constate aujourd’hui avec cette réforme des retraites qui a été mal préparée et qui se retrouve si contestée… Je suis favorable à cette renégociation de trois mois, basée sur l’écoute de tous et éclairée par les chiffres de la cour des comptes ».
Et de conclure :
« Je souhaite que tout le monde soit au rendez-vous pour soutenir ce gouvernement et œuvre à son succès. Même si nous ne sommes pas d’accord sur tout, nous devons travailler à la stabilité de notre pays et j’y prendrai toute ma part ».
« L’engagement pris sera tenu, il n’y aura pas de motion de censure des LR »
Du coté des deux députées LR, le son de cloche est tout autre. D’abord pour Marie-Christine Dalloz, laquelle indique :
« Le début était cohérent sur le risque du déficit trop important qu’il faut réduire, et le risque de la dette, qui conduira la BCE à réduire ses garanties accordées. Mais c’est surtout cette dette morale par rapport aux générations futures et aux politiques publiques qui m’inquiète » relève la députée du Haut-Jura qui a ensuite trouvé de nombreuses incohérences « notamment car il a été annoncé beaucoup de dépenses nouvelles (assurance maladie, non suppression de postes, révision de la réforme des retraites, création d’organismes nouveaux…). On les finance comment ? ».
Malgré ce point d’ombre, « L’engagement pris sera tenu, il n’y aura pas de motion de censure des LR. On avisera texte par texte pour se positionner, mais je crains que ce mode opératoire n’amène qu’un marchandage permanent avec tous les partis ».La parlementaire doute qu’une réelle prise de conscience ait été opérée quant à la situation budgétaire catastrophique de notre pays.
« Ce sont des réalités qui nous rattrapent, cette dégradation des comptes publics. Les recettes sont inférieures, les dépenses sont supérieures ».
Globalement Marie-Christine Dalloz estime cette déclaration d’intentions « sans réelles perspectives ».
« La feuille de route n’est pas claire, qu’en est-il des déserts médicaux et de la sécurité ?
Le plus important, c’est de parvenir à voter un budget pour le pays. Car ce blocage suscite de grandes inquiétudes du monde économique ».
« Je continuerai à exercer mon mandat pour l’intérêt général, en privilégiant la valeur travail »
Tonalité quasi-similaire pour Justine Gruet.
« Les gens que je rencontre aspirent à de la stabilité et un cap qui soit clair.
Sur le fond j’ai trouvé le discours plutôt positif. François Bayrou a su s’entourer de ministres de qualité pour la justice, la santé, l’intérieur, l’agriculture, l’artisanat et le commerce. Cela donne du sens pour réancrer les priorités nationales.
Ce qui est sûr c’est que l’on ne peut plus se permettre un nouveau changement de gouvernement ».
L’élue doloise précise qu’elle aura « un soutien exigeant envers François Bayrou, pour prendre les bonnes décisions. Notamment, sur la réforme des retraites qui a été très mal amenée, et a provoqué une grande crispation de la population ».
« Qu’il s’agissent de pénibilité, du travail des femmes ou des carrières longues, on doit valoriser mieux ceux qui travaillent ».
Justine Gruet souhaite aussi que « la sécurité demeure au cœur de nos collectivités. Car l’ordre public va de pair avec la liberté ».
« Je continuerai à exercer mon mandat pour l’intérêt général, en privilégiant la valeur travail. J’aspire aussi à ce que la société vienne donner son avis sur les sujets qui la concernent. Notre mission est de diminuer les dépenses et de simplifier la vie pour nous moderniser. Mais avant de diminuer les budgets, il y a des réformes structurelles d’économies à entreprendre. Pour cela, il faut faire confiance aux établissements de santé ».