L’association Juralliance inaugurait jeudi dernier son nouvel abattoir avicole à Cramans. Un événement majeur pour cette structure qui gère 21 établissements dans le Jura et emploie 450 salariés au service de 850 personnes accueillies ou accompagnées.
Un outil moderne au service du handicap et du territoire
L’ESAT Les Glycines à Cramans, qui emploie actuellement 57 travailleurs handicapés, voit ses installations modernisées avec ce nouveau bâtiment de 200 m². L’abattoir, agréé CE, dispose d’une capacité annuelle de 20 000 volailles, dont la moitié provient de la production du site, commercialisée sous la marque Le Festoy. Cette nouvelle structure remplace l’ancien abattoir datant des années 1980 et offre des conditions de travail optimisées pour les ouvriers en situation de handicap.
Innovation et développement durable au cœur du projet
Le bâtiment intègre les dernières normes en matière de bien-être animal avec une zone d’attente adaptée et apaisante. Il est équipé d’une plumeuse automatique dernier cri et de zones de production réglementaires modernes. Soucieuse de l’environnement, Juralliance a misé sur un bâtiment éco-responsable doté de panneaux photovoltaïques et d’un système de récupération de chaleur pour la production d’eau chaude.
Ce projet structurant pour la filière avicole locale a bénéficié du soutien financier de l’État (PAT et FNADT), du conseil régional de Bourgogne Franche-Comté et de la communauté de communes du Val d’Amour. Au-delà de sa fonction première, l’abattoir joue un rôle social important en permettant aux travailleurs handicapés d’accéder à des tâches diversifiées et d’acquérir de nouvelles compétences dans le domaine agro-alimentaire.
Le secteur avicole de l’ESAT en plein essor
« Aujourd’hui nous avons 100 poules pondeuses et on espère monter à 200 début 2025, explique Frédéric Ruty, chef de service. Dans cet optique, nous allons transformer l’ancien abattoir en une salle dédiée aux œufs et équipée du matériel adéquat, notamment pour le mirage des œufs. Concernant l’abattoir, l’ESAT l’utilise deux jours par semaine. Actuellement, nous abattons pour nous-mêmes et pour des éleveurs professionnels, une pratique qui se poursuivra jusqu’à la fin de l’année, poursuit Frédéric. À partir de l’année prochaine, les éleveurs devront se regrouper pour louer l’abattoir et abattre eux-mêmes leurs poulets, sous la supervision du responsable de l’abattoir. Pour l’instant, deux éleveurs ont manifesté leur intérêt. Nous n’en sommes qu’au début et nous espérons que ce nombre augmentera avec le temps. »
Paroles d’élus
Gérôme Fassenet, président du conseil départemental : « L’inclusion n’est pas un vain mot, parce que nous avons envie de faire en sorte que toutes les personnes en difficulté ou porteurs d’un handicap puissent vivre et travailler comme tout un chacun. »
Justine Gruet, députée : « C’est bien qu’on pense à moderniser les outils qui sont les vôtres, il ne faut pas qu’on cherche à tout prix à vous mettre dans le milieu ordinaire. C’est tout le sens des entreprises adaptées et des ESAT de vous permettre de travailler, de vous épanouir par le travail, mais en vous donnant un environnement sécurisant qui permet de faire avec vos compétences et avec vos qualités. »