Chauffeur peut faire référence à une personne dont le métier est de chauffer. Par exemple, sur un plateau de télévision, un individu est chargé de motiver le public pour que l’ambiance de l’émission soit bonne.
Ici, je pense plutôt à ceux qui conduisent les personnalités sur leurs lieux de rendez-vous. Il est toujours très instructif d’écouter leurs discussions pendant qu’ils attendent patiemment leur patron. J’apprends vite qui se cache derrière le sourire de façade que l’on vient de m’offrir. Mais je m’étonne quand même du manque de discrétion, qualité première pour un bon recrutement.
Rien de nouveau sous le soleil pourtant. L’ancien chauffeur de François Mitterrand, Pierre Tourlier, a fait commerce de ses secrets d’habitacle en se confiant dans deux livres de mémoire. Celui de Jacques Chirac, Jean-Claude Laumond, s’en est servi pour se venger de son exclusion, lui aussi en prenant la plume. Et le monde change…
Mais reste, en France, la culture du chauffeur. A priori, une exception. Aux Etats-Unis, seuls quelques ministres ont un chauffeur, pour des raisons de sécurité. Les pays scandinaves ont supprimé cet avantage. L’Allemagne est bien moins gourmande.
La France a pourtant voulu progresser cette année. Mais la commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs pour finaliser le budget 2025 a rejeté, le 31 janvier, la proposition du sénat visant à supprimer les avantages accordés aux anciens premiers ministres et présidents de la République (voiture avec chauffeur et secrétariat, pour certains loyer pris en charge pour leurs bureaux). Une décision qui maintient un dispositif coûtant près de 2,8 millions d’euros par an. Nathalie Goulet, à l’initiative de cette proposition, avait ironisé : « Franchement, personne n’est aux Restos du cœur ».