Val de Saône. Des orientations budgétaires sous tension mais maîtrisées à la CAP Val de Saône

Dans un climat national incertain et sous tension financière, la communauté de communes Auxonne Pontailler Val de Saône a présenté ses orientations budgétaires pour 2026, ce jeudi 20 novembre. Sans augmenter les impôts, l’intercommunalité entend préserver ses services publics tout en poursuivant ses investissements structurants.

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Conseil communautaire Auxonne - Val de Saone
Un conseil communautaire marqué par la présentation des orientations budgétaires 2026.

« Maintenir un cap dans un contexte contraint » : l’avertissement ouvre le ton du rapport. Et pour cause : entre un gel anticipé de certaines recettes, un FCTVA (Fonds de compensation pour la TVA) décalé à 2027 et une loi de finances encore floue, les collectivités naviguent à vue. Pourtant, la CAP Val de Saône (communauté de communes Auxonne-Pontailler Val de Saône) avance avec des fondamentaux solides. L’épargne brute, à 596 965 € en 2025, revient à un niveau plus classique après une année 2024 exceptionnellement aidée. Surtout, la capacité de désendettement reste très saine, sur 2,3 années, et l’intercommunalité demeure non endettée sur son budget principal.

Dans un territoire marqué par des besoins croissants en petite enfance, restauration scolaire ou mobilité, les élus répètent la même ligne : tenir le cap sans alourdir la fiscalité. Une orientation assumée depuis 2017, malgré les incertitudes nationales qui pèsent sur l’investissement public.

Masse salariale sous tension, investissements maintenus

La pression la plus forte vient de la masse salariale, qui augmentera mécaniquement de 234 800 € en 2026 : hausse du point d’indice, obligations nouvelles sur la complémentaire santé, avancements, cotisations CNRACL (Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales)… L’équivalent de sept postes à temps complet. Pour limiter l’impact, l’interco a resserré ses fonctions supports et optimisé plusieurs services : une économie de 82 500 € est attendue.

Mais hors de question, pour les élus, de toucher aux services du quotidien : crèches, accueils périscolaires, déchèteries, école de musique, Maison France Services. Sur un territoire où la demande éducative progresse et où les besoins sociaux restent forts, ces missions demeurent un socle.

En parallèle, 2026 restera une année d’investissements. Avec entre autres, la réhabilitation d’une friche industrielle à Tillenay (1,17 M€), poursuite de la future cuisine centrale menée avec la communauté de communes voisine, études Gemapi (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), travaux dans les crèches et équipements techniques. Même si certaines recettes, comme le FCTVA, seront amputées ou décalées, la CAP Val de Saône entend garder son rythme.

Un cap maintenu, malgré l’incertitude

Au final, la trajectoire 2026 repose sur une équation délicate : maîtriser les charges pour préserver la capacité d’agir. C’est une vigilance quotidienne, reconnaissent les services, mais nécessaire pour continuer à investir sans fragiliser l’édifice.

Le message politique est clair : le territoire ne ralentira pas. « La prudence budgétaire d’aujourd’hui conditionne les investissements de demain », rappelle le rapport. Une manière d’assumer une forme de sobriété budgétaire… tout en affirmant que l’intercommunalité ne renoncera ni à ses ambitions, ni à l’essentiel : le service aux habitants. Prochaine étape avec le vote du budget, à la prochaine séance du 11 décembre prochain.