Il est difficile de mesurer l’impact des Jeux olympiques en Franche-Comté. À la Citadelle de Besançon (Doubs), du 26 juillet au 11 août, une baisse de fréquentation totale de 2 % sur la période considérée a été enregistrée. Beaucoup imaginaient une fuite de Parisiens de la capitale en province, et pourquoi pas en Franche-Comté ? « Nous ne constatons pas d’augmentation de nos visiteurs de Paris et région parisienne (- 13 %) », souligne le monument bisontin. Une progression de visiteurs étrangers de 36 % a néanmoins été enregistrée : ce qui paraît significatif. Mais faire le lien avec les Jeux olympiques reste aléatoire.
En parallèle, la Saline royale d’Arc-et-Senans (Doubs) confie qu’après « avoir revu les chiffres récents depuis le début des JO, nous pouvons constater assez facilement que l’on n’a pas été impacté ». Pas de marée de visiteurs étrangers dans la région : qui aurait cru l’inverse d’ailleurs ? Une baisse de fréquentation totale de 5 % pour la Saline par rapport à 2023. Et dans les mêmes proportions pour les étrangers et les personnes de région parisienne.
Pour le musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon, 7 % de moins que l’an dernier. « Même nombre d’étrangers, un peu plus de Parisiens », souligne le musée. Concernant le musée du Temps, « une fréquentation en forte baisse (13 % en moins)… »
Plus de visiteurs durant les JO…
Mais durant la période des Jeux olympiques, la chapelle Notre-Dame du Haut à Ronchamp (Haute-Saône) enregistre une belle augmentation de fréquentation, passant de 5 652 visiteurs en 2023 à 6 042 en 2024, soit une augmentation d’environ 7 %. Pour cette œuvre de Le Corbusier, un peu plus de visiteurs d’Île-de-France, comme du reste de la France et de nombreux pays étrangers (Allemagne, Pays-Bas, Belgique…). En revanche, sur la période estivale, du 1er juillet au 21 août, une petite baisse de fréquentation est constatée, passant de 15 358 visiteurs en 2023 à 15 007 en 2024.
Fréquentation en baisse, fréquentation en hausse…
D’un point de vue plus général, à la Grande Saline de Salins-les-Bains (Jura), « la fréquentation sur juillet était légèrement moins importante qu’en 2023 (environ 900 personnes de moins) et sur août nous constatons à l’heure actuelle la même tendance », confiait la chargée de communication du site dans la deuxième moitié du mois d’août. Elle poursuit : « Il semblerait, d’après notre ressenti, que les touristes [soient] arrivés plus tard cette année sur notre territoire ; plutôt vers la fin juillet. Mais il n’y a pas eu de ruée des Parisiens, cet effet fuite comme ce qui avait été prédit par les observatoires touristiques ».
Pour la petite sœur, celle d’Arc-et-Senans, les chiffres sont généralement très bon quand même (juin : + 7 %/2023 ; juillet + 4 %/2023 ; août semble très bon également). La Saline note que les jours de canicule eurent un impact direct sur la fréquentation du site. « L’exposition « À l’affût » draine un nouveau public qui se déplace même de loin pour voir les photographies de Munier », ajoute la Saline royale. Et oui, la fréquentation dépend aussi de la programmation !
« L’effet JO » en Franche-Comté ?
Au vu de ces chiffres communiqués par des grands sites culturels de la région, il convient d’être sage et prudent quant à l’évocation d’un « effet Jeux olympiques » en Franche-Comté. Sûrement que certains restèrent devant leur téléviseur au lieu d’aller visiter tel ou tel site culturel. Tantôt, une augmentation de fréquentation est constatée durant les Jeux, avec une augmentation de personnes venant d’Île-de-France ou de l’étranger. Tantôt, l’effet inverse est constaté sur un autre site à l’autre bout de la région. Et à l’inverse, sur la période estivale complète, des tendances différentes peuvent être remarquées. Pour l’heure, les causes sont bien trop nombreuses pour en tirer des conclusions générales. Le nombre de nuitées nous offrira davantage une vue d’ensemble. En bref, il sera peut-être plus aisé de mesurer demain l’impact des Jeux olympiques, si une augmentation d’étrangers était constatée sur la fréquentation de ces sites. Mais encore, faudrait-il que ces étrangers viennent en Franche-Comté, région nous le savons, loin d’être l’une des plus touristiques de France !