La gestion de cette situation critique a nécessité une coordination étroite entre les différents acteurs du territoire. Des réunions ont régulièrement rassemblé les représentants des services de l’État, des administrations concernées, des élus des communes riveraines et d’EDF, l’exploitant du barrage.
Trois options de sécurisation étaient à l’étude : le minage, la construction d’un merlon de digue, et l’ancrage par clouage du bloc rocheux. L’analyse comparative a favorisé la technique du clouage. Cette méthode présente des avantages déterminants :
- Elle offre une stabilisation durable de l’ensemble, garantie pour une centaine d’années.
- Elle est considérée comme la solution la plus respectueuse de l’environnement, minimisant l’impact sur le site.
- Elle assure une durée de travaux plus courte que les alternatives.
- Elle évite toute altération visible du paysage, un critère essentiel pour ce lieu touristique.
Un chantier d’ancrage de précision
Les travaux de sécurisation débutent avec la mise en place du chantier le 1er décembre. EDF a fait appel à une entreprise grenobloise reconnue pour son expertise dans les travaux sur corde et la sécurisation de falaises.
Le coût de l’opération est estimé à 200 000 €.
Le protocole d’intervention, ciblant le bloc rocheux, est le suivant :
- Forage : Réalisation de 7 lignes de 6 forages, soit un total de 42 points d’ancrage. Chaque forage atteint 13 mètres de profondeur dans la roche calcaire.
- Ancrage : Pose de tiges de 4 cm de diamètre (par hélicoptère), spécifiquement traitées contre la corrosion pour assurer la pérennité de l’ancrage.
- Scellement : Les tiges sont scellées pour fixer de manière définitive le bloc menaçant à la paroi mère.
Des premiers tyrans d’essais (3) sont en cours de pose, suivis par la mise en place des ancrages permanents prévue pour la fin du mois de décembre. L’utilisation d’un hélicoptère est indispensable pour le transport et la dépose des équipements sur ce site d’accès difficile.
Si les conditions climatiques le permettent, la fin des travaux est planifiée pour la fin du mois de février 2026.
Gestion de la circulation
Les opérations d’héliportage, essentielles à la logistique du chantier, impacteront la circulation sur la route départementale D60, reliant les communes de Coisia et Condes. Des interruptions ponctuelles de la circulation, d’une durée maximale de 20 minutes, seront nécessaires. Ces contraintes, réparties sur environ 7 jours de travail aérien, seront appliquées en dehors des heures de pointe pour minimiser la gêne occasionnée aux usagers locaux.
L’arrêté préfectoral du 7 août 2025 interdisant l’accès aux berges et au secteur de travaux reste en vigueur pour des raisons de sécurité. La levée de cette interdiction sera annoncée par les autorités et les communes concernées après la validation de la sécurisation complète du site.
Le retour au niveau d’eau normal du lac sera effectué avec un souci particulier de préservation environnementale, en collaboration avec les associations de pêche et écologiques du secteur. La retenue sera remplie progressivement :
- Phase initiale (mars) : Une première remontée de l’eau d’environ 2 à 2,50 mètres sera effectuée au cours du mois de mars.
- Rétablissement total (mi-avril) : Le niveau normal de la retenue est visé aux alentours du 15 avril 2026.
Cette approche en deux temps est destinée à atténuer les effets d’une remontée rapide et à respecter la biodiversité du milieu aquatique. Ces échéances sont encourageantes pour les professionnels, préparant la reprise normale des activités touristiques (randonnée, pêche) sur le site pour la saison estivale prochaine.
